Trump renforce sa politique anti-avortement à l'étranger

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avec Reuters , modifié à
Le président américain étend la règle qui interdit aux pays étrangers qui pratiquent l'avortement de recevoir des financements américains.

L'administration Trump a annoncé lundi qu'elle allait renforcer sa politique anti-avortement à l'étranger et étendre la règle qui interdit aux groupes internationaux qui pratiquent l'avortement de recevoir des financements américains. Cette décision est susceptible de priver de nombreuses femmes en dehors des Etats-Unis d'accès à des soins cruciaux, jugent certains critiques.

Mesure dite "politique de Mexico". Environ 8,8 milliards de dollars (8 millions d'euros) octroyés à un éventail de programmes de lutte contre le sida, le paludisme, et de soins maternels et infantiles, vont tomber sous le coup de la mesure, dite "politique de Mexico". Introduite en 1984, cette loi précise qu'aucun financement fédéral pour le planning familial ne peut être accordé à des cliniques ou des groupes étrangers pratiquant l'avortement ou fournissant des informations sur l'avortement, même si ces activités ne sont pas directement financées par les sommes. La politique s'appliquait précédemment à un ensemble de financements fédéraux d'environ 600 millions de dollars.

Abrogée par les démocrates, remise en place par les républicains. Depuis son apparition, la règle a été régulièrement abrogée par les administrations démocrates et remise en place par les gouvernements républicains. Elle est qualifiée de "règle du bâillon mondial" par ses adversaires, qui jugent qu'elle prive injustement des femmes sans moyens des soins fournis par des ONG. Même quand cette motion n'est pas en place, la loi fédérale américaine interdit l'usage de fonds fédéraux pour financer l'avortement à l'étranger. Donald Trump a rétabli la règle dès son arrivée à la Maison blanche en janvier et il a également demandé au gouvernement de trouver des moyens de la faire appliquer dans le domaine de "l'aide de santé mondiale fournie par tous les départements et agences".

Le secrétaire d'Etat, Rex Tillerson, a donné son feu vert à un plan qui étend la règle à des programmes de lutte contre le VIH, le paludisme, et de santé maternelle et infantile, a précisé lundi son département.