Alexeï Navalny fait une grève de la faim depuis plusieurs semaines. 0:44
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Paul Gogo avec AFP, édité par Antoine Terrel
En grève de la faim depuis trois semaines, Alexeï Navalny a été admis dans un hôpital pour prisonniers tuberculeux. Mais selon les avocats de l'opposant russe, qui réclament son transfert à Moscou, ce dernier est mal soigné, contrairement aux affirmations des services pénitentiaires. 

La situation d'Alexeï Navalny continue d'inquiéter ses partisans et ses proches. En grève de la faim depuis trois semaines, l'opposant russe est extrêmement affaibli et mal soigné dans un hôpital pour prisonniers tuberculeux, alertent ses avocats, qui réclament son transfert dans un hôpital civil de Moscou. De leur côté, les services pénitentiaires ont assuré que son état de santé était "satisfaisant". Faux, répond Olga Mikhaïlova, son avocate, contactée par Europe 1, affirmant que Navalny n'aurait pas reçu d'assistance médicale réelle. 

"Alexeï n'a eu qu'une perfusion et c'était avant-hier"

"Après avoir attendu plusieurs heures, on a finalement été admis à l'intérieur de la prison pour rencontrer Alexeï. Il insiste sur le fait qu'il continue sa grève de la faim et réclame que ses médecins soient admis", explique-t-elle. 

"Il nous a dit que toutes les informations sur une thérapie vitaminée qu'on lui aurait donnée via une perfusion est une fausse information", poursuit Olga Mikhaïlova. Et de conclure : "Avant-hier, on lui a installé une perfusion avec du glucose. L'infirmière a dû s'y reprendre à quatre fois avant de parvenir à entrer dans la veine. Hier, ils ont réessayé de lui installer une perfusion, mais après six tentatives infructueuses par trois infirmières, ils ont laissé tombé. Donc dans les faits, il n'a eu qu'une perfusion, et c'était avant-hier". 

Les pays occidentaux maintiennent la pression sur le Kremlin

Si elle est sans effet pour l'instant, la pression occidentale sur Moscou reste importante. La chancelière allemande Angela Merkel s'est dite mardi "extrêmement préoccupée" et a affirmé travailler pour s'assurer qu'Alexeï Navalny reçoive des soins appropriés. Les Etats-Unis ont quant à eux exhorté le même jour, par la voix du Département d'Etat, la Russie à autoriser à des médecins "indépendants" de voir "immédiatement" Alexeï Navalny et l'ont de nouveau prévenue qu'elle subirait des "conséquences" s'il devait lui arriver quelque chose pendant sa détention. L'intéressé a remercié sur Instagram "l'énorme soutien" qu'il reçoit "de Russie et du monde entier". 

Une grève de la faim contre ses conditions de détention

Alexeï Navalny a arrêté de s'alimenter le 31 mars pour protester contre ses conditions de détention, accusant notamment l'administration pénitentiaire de lui refuser la visite d'un médecin alors qu'il souffre du dos et de perte de sensibilité aux jambes et aux bras. Il avait été arrêté en janvier, sitôt rentré en Russie après cinq mois de convalescence en Allemagne pour un empoisonnement dont il accuse Vladimir Poutine en personne. Il s'est vu infliger deux ans et demi de prison pour une vieille affaire de fraude qu'il considère comme politique.