Syrie : la cité antique de Palmyre sous la menace de l'EI

Le site archéologique de Palmyre, en Syrie - 1280x640
Le site de Palmyre, en Syrie, est menacé par l'avancée des djihadistes de l'Etat islamique. © JOSEPH EID / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les ruines de cette cité antique, inscrites au Patrimoine mondial de l'Humanité, sont menacées par l'Etat islamique.

L'oasis syrienne de Palmyre connaîtra-t-elle le même sort que les sites archéologiques détruits en Irak ? Ce joyau archéologique se trouve à son tour menacé par l'avancée des combattants du groupe Etat islamique (EI) en Syrie, selon la directrice-générale de l'Unesco, Irina Bokova, qui a lancé un cri d'alarme jeudi.

"Il faut sauver Palmyre". "Je suis profondément préoccupée par les informations qui nous parviennent de Palmyre. Il faut sauver Palmyre", a-t-elle plaidé. Il faut dire que d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), "la bataille se déroule à 2 km à l'est de la ville après la prise par l'EI de tous les postes de l'armée entre Al-Soukhna et Palmyre" distantes de quelque 80 km.

A la lisière de Palmyre, dans les villages où l'armée s'est retirée, les djihadistes de l'Ei ont exécuté 26 civils, dont dix par décapitation. Et pour le directeur des Antiquités et musées syriens, Maamoun Abdelkarim, "si l'EI entre à Palmyre, ce sera sa destruction, une catastrophe internationale".

Une valeur inestimable. L'oasis de Palmyre, en plein désert, a une valeur inestimable. Elle abrite en effet les ruines d'une grande cité qui fut l'un des plus importants foyers culturels du monde antique. Son art et son architecture "unirent au 1er et 2e siècles les techniques gréco-romaines aux traditions locales et aux influences de la Perse", explique l'Unesco sur son site

Des sites détruits au bulldozer. La ville a déjà été contrôlée par les rebelles, entre février et septembre 2013, puis reprise par le régime. Pendant les combats, le temple de Baal avait d'ailleurs subi de légers dommages. Mais cette fois, ce que redoutent l'Unesco et Maamoun Abdelkarim, c'est "la répétition de la barbarie et de la sauvagerie qui s'est produite à Nimroud, Hadra et à Mossoul", des sites antiques détruits par l'organisation Etat islamique dans le nord de l'Irak. En avril, une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a notamment montré la destruction de Nimroud, un site archéologique datant de l'empire assyrien, saccagé à coups de bulldozers, de pioches et d'explosifs.