En Syrie, la bataille de Raqqa se prépare

Image d'illustration d'un combattant kurde en Syrie. Delil SOULEIMAN/AFP
Un combattant kurde dans la ville d'Ain Issa, à 50 kilomètres au nord de Raqqa, la capitale du groupe Etat islamique. © Delil SOULEIMAN/AFP
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Didier François et T.M. , modifié à
L'Arabie Saoudite se dit prête à participer à une offensive terrestre si la coalition conduite par les Etats-Unis donnait son feu vert.

La guerre contre les djihadistes s'intensifie en Syrie. D'un côté, l'aviation russe bombarde comme jamais la ville d'Alep, provoquant l'exode de dizaines de milliers de civils. De l'autre, l'Arabie Saoudite envisage une offensive terrestre si la coalition conduite par les Etats-Unis donnait son feu vert. Washington juge déjà la proposition bienvenue.

Les opérations au sol ont déjà commencé. Cette proposition saoudienne arrive juste après l'échec des négociations de paix pour la Syrie, qui ont tourné court à Genève, mais surtout à un moment clé du point de vue militaire, puisque les Occidentaux ont bel et bien commencé leurs opérations offensives au sol contre les djihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Raqqa, ville clé. Depuis maintenant plusieurs semaines, de manière extrêmement discrète, des conseillers américains, britanniques et français entraînent, appuient et encadrent une coalition formée de combattants kurdes et de tribus arabes locales, avec pour objectif la libération de la ville de Raqqa, capitale syrienne de Daech (acronyme arabe de l'EI). La ville est le fief militaire et administratif de l'organisation djihadiste, dans le nord de la Syrie. C'est de là qu'ont été préparés et même coordonnés les attentats du 13 novembre. Autant dire que la France a des intérêts à ce que le projet aboutisse.

600 Français dans les rangs de Daech en Syrie. Les services spécialisés estiment qu'environ 600 Français combattent dans les rangs de Daech en Syrie, dont une bonne moitié serait basée à Raqqa. Les autres sont surtout à Daïr az Zour, une ville voisine, sur la frontière irakienne. Or, l'un des objectifs de l'opération en cours est d'isoler ces deux localités, pour les empêcher de se soutenir, puis d'encercler Raqqa avant de la libérer.

Les forces locales progressent. Avec l'appui très conséquent des bombardiers de la coalition, les forces locales ont progressé sur deux axes : au sud d'Hassaké et au sud d'Ain Issa, qui n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Raqqa, ce qui met aujourd'hui la ville à portée de canon.