Séisme en Turquie : les survivants commencent à enterrer les morts dans les cimetières

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Trois jours après le double séisme, les secouristes continuent de fouiller les gravats jour et nuit, dans la région de l'Hatay, en Turquie. © BURAK KARA / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
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Rémi Trieau (à Iskenderun)
Alors que le bilan s'élève déjà à plus de 12.873 morts en Turquie, les corps commencent à s'aligner sur les parkings du sud du pays, ravagés par deux puissants séismes. Certains anonymes finissent dans des fosses communes, d'autres ont droit à des obsèques dignes dans des cimetières débordés, organisées par des survivants meurtris.
REPORTAGE

Y a-t-il encore des vies à sauver sous les décombres en Turquie et en Syrie ? Trois jours après le double séisme, les secouristes continuent de fouiller les gravats jour et nuit. On dénombre désormais plus de 16 000 morts, dont près de 13.000 rien qu'en Turquie. Dans la province d'Antioche, les corps des victimes s'agglutinent. Dans un petit cimetière sur les hauteurs d'Iskenderun, Mohamed accueille les familles des victimes du tremblement de terre. "On fait tout ce qu'on peut. Cette douleur est la nôtre, c'est celle de notre pays. La peine ne connaît pas de langue, pas de religion. Elle est la même pour tous", confie-t-il tristement.

Des centaines de funérailles

Cet imam de l'ouest de la Turquie a été mobilisé pour faire face au nombre stupéfiant d'enterrements. L'allée du cimetière est pleine de véhicules portant des corps. Certains gisent à même le sol dans de simples couvertures.  "Vraiment, je ne sais pas combien nous avons célébré de funérailles, peut-être entre 300 et 400. C'est vraiment très douloureux. Un peu plus tôt, nous avons enterré une famille de quinze personnes, des grands-parents, des petits-enfants. Toute une famille", raconte Mohamed. Sur un banc, une femme se lamente. Dans ce cimetière, son chagrin fait écho à la douleur de tout un peuple.