maroc seisme 2:23
  • Copié
Inès Zeghloul (envoyée spéciale à Moulay Brahim, au Maroc) // Crédits photo : CARL COURT / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP , modifié à
L'épicentre du séisme a touché les hauteurs de l'Atlas, principal massif du Maroc, rendant la zone difficile d'accès. Seuls d'immenses camions réussissent à emprunter la seule route escarpée qui culmine jusqu'aux montagnes et aux villages décimés. Autour de cet espoir, un immense élan de solidarité s'est mis en place.

Près de trois jours après le séisme qui a ravagé le sud du Maroc, les secours s'activent pour tenter de retrouver des survivants. Le bilan, encore provisoire, est déjà lourd : plus de 2.100 morts et près de 2.500 blessés qu'il faut maintenant soigner. Dans les hauteurs de l'Atlas, où plusieurs villages ont été rayés de la carte par les secousses, l'acheminement de vivres pour les rescapés est très difficile. Seuls quelques immenses camions parviennent à emprunter la seule route qui culmine jusque dans les montagnes.

En pleine nuit, une chaine de solidarité

Et il faut aller très vite, car en haut, les rescapés manquent de tout : eau, nourriture, médicaments. Même tard dans la nuit, d'énormes camions citerne ont traversé le pays en charriant des centaines de litres d'eau au milieu des gravats. Sur une petite place du village de Moulay Brahim, complètement décimé par le tremblement de terre, les femmes se sont réunies en file indienne à la lueur de leur téléphone pour attendre les dons.

"J'attends l'arrivée des dons, comme tout le monde. Il y a de tout dans ces sachets : de l'eau, du pain, du lait. On ne peut rien faire d'autre que d'attendre et d'accepter ce qu'on nous donne. Ce n'est peut-être pas suffisant pour vivre, mais que voulez-vous ? On ne peut pas rentrer chez nous", décrit Aïsha, rencontrée par Europe 1 sur place et qui porte encore les mêmes vêtements que vendredi.

Avec ses proches et son bébé de 18 mois, elle vit sur le bord de la route sous un drap tendu par des bouts de bois. Alors, quand les bénévoles venus de Marrakech ont débarqué, la maman a laissé échapper un petit sourire. Ils ont ensuite disposé sur le sol quelques dizaines de sachets plastiques remplis de quelques vivres, avant de revenir quelques heures plus tard, munis de grosses couvertures pour tout le monde. Une véritable tournée des villages, car une fois la nuit tombée dans leur abri de fortune, les sinistrés ont faim… et froid.