Migrants : il n'est pas "acceptable que l'Italie soit laissée seule"

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Le secrétaire d'Etat italien aux Affaires européennes laisse échapper sa colère face à ce dont il estime être une atonie des partenaires européens sur la question des migrants.
INTERVIEW

Rome montre les crocs face à ses partenaires européens. Après une réunion des vingt-huit ministres de l'Intérieur à Luxembourg mercredi, Sandro Gozi, le secrétaire d'Etat italien aux Affaires européennes, fait valoir sur Europe 1 le point de vue du gouvernement de Matteo Renzi sur la gestion du problème migratoire.

La France et l'Allemagne demandent à l'Italie de créer des centres pour enregistrer les demandeurs d'asile sur son sol, comme l'y oblige la législation européenne. Sandro Gozi assure que l'Italie "ne refuse pas d'appliquer les règles. Nous faisons depuis longtemps le boulot pour toute l'Union européenne avec 2.000 à 3.000 arrivées par jour de migrants et de réfugiés politiques qui veulent passer par l'Italie pour rejoindre d'autres Etats membres".

Echange de bons procédés. Le ministre italien a estimé que "la question n'est pas de refuser [d'appliquer les règles existantes] mais plutôt d'appliquer un plan global de l'Union européenne en cours de négociation". "Nous sommes disposés à faire le travail d'identification et d'accueil", a-t-il déclaré, ajoutant être également "disposés avec l'aide de l'Union européenne à rendre plus efficace les retours de ceux qui n'ont pas droit à rester" sur le territoire européen. "Mais cela doit aller en parallèle avec une répartition plus équitable entre tous les Etats membres", a-t-il insisté.

Sandro Gozi a laissé entendre la colère de l'Italie : "Il n'est pas acceptable que l'Italie soit laissée seule face à un phénomène qui concerne toute l'Europe et que cinq pays accueillent 80% des réfugiés politiques alors que 25 pays européens sont concernés". "L'UE ne peut pas être à sens unique", a-t-il lancé.

"Chacun pour soi". Si les Vingt-Huit ne se mettent pas d'accord, Rome menace d'appliquer un "plan B".  "Si l'UE veut faire preuve qu'elle existe, elle doit accepter le plan proposé par la Commission. Si l'Europe renonçait à exister, c'est chacun pour soi", a continué Sandro Gozi qui refuse les termes de "menace" ou de "chantage". En cas d'échec des négociations, "chacun [devrait] penser à ses intérêts. L'Italie n'a pas intérêt à garder chez elle des gens qui ne veulent pas rester en Italie". 

Retrouvez l'interview de Sandro Gozi en intégralité :