Profil de l'assaillant, moyens à disposition... Le bourgmestre élu de Schaerbeek s'exprime sur l'attentat de Bruxelles

Bruxelles 7:27
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// Crédits photo : BENOIT DOPPAGNE / Belga / AFP , modifié à
Le bourgmestre élu de Schaerbeek, Bernard Clerfayt, s'est exprimé sur Europe 1 après l'attentat commis lundi soir à Bruxelles. C'est dans sa commune, située dans le nord-est de la capitale, déjà tristement connue pour plusieurs faits en lien avec le terrorisme, que l'assaillant a été interpellé.

Ce mardi matin, l'ambiance est pesante à Schaerbeek, une commune de l’agglomération bruxelloise, où le tireur présumé, qui a tué deux personnes de nationalité suédoise, a été neutralisé vers 8h du matin. "Les gens étaient prostrés hier soir lorsqu'on cherchait encore le tueur, mais depuis qu'ils ont appris que les forces de l'ordre l'ont retrouvé, ils sont rassurés. On est très attristés de voir l'image que ça projette de notre belle capitale qui est une ville chaleureuse. Elle ne veut pas être connue pour ce genre de faits", a déclaré Bernard Clerfayt, actuel ministre de l'Emploi, de la Formation et des Pouvoirs locaux et bourgmestre élu de Schaerbeek pendant 18 ans.

"Il a reçu un ordre de quitter le territoire"

La commune, qui se situe dans le nord-est de Bruxelles, est déjà tristement connue pour plusieurs faits en lien avec le terrorisme. Il y a eu des attaques au couteau contre des policiers, en octobre 2016 et en novembre 2022. Et c’est aussi à Schaerbeek, qu’avait été découverte une "planque" d’où les attaques du 22 mars 2016 contre l’aéroport de Zaventem ont été planifiées.

"Dans ma commune, il y a une population d'origine étrangère qui est très importante, elle est quasiment majoritaire. C'est dans la masse des populations musulmanes que se cache le tout petit pourcentage de personnes radicalisées. C'est une très grande commune, donc on est forcément plus cités que d'autres. Mais sur les densités de terroristes, nous ne sommes pas la première ville", a rapporté Bernard Clerfayt au micro d’Europe 1. 

À propos du tireur présumé, l’actuel ministre de l'Emploi, de la Formation et des Pouvoirs locaux affirme qu’il a reçu un ordre de quitter le territoire. "C'est une personne qui est arrivée en 2019 avec une demande d'asile. Cette dernière était traitée par l'office des étrangers. Sa demande d'asile avait été refusée après dix mois. Deux mois après, il a reçu un ordre de quitter le territoire, mais le service fédéral qui traite ces demandes et qui lui transmet l'ordre de quitter le territoire n'a pas transmis l'information aux autorités locales. On ne nous a jamais signalé que cette personne résidait sur notre territoire. Il n'avait jamais fait une demande de domiciliation auprès des autorités municipales", a regretté Bernard Clerfayt. 

"Quelques personnes l'avaient entendu tenir des propos radicaux"

Pour lui, il y a un manque de suivi dans les ordres de quitter le territoire, comme en France. "Il est difficile de faire une politique d'éloignement de tout le monde parce que parfois, il est difficile de renvoyer dans certains pays qui sont des dictatures. Mais dans ce cas précis, nous avons des relations avec la Tunisie et je m'étonne que cette personne n'ait pas été suivie par les autorités fédérales en charge des politiques d'éloignement", a expliqué le membre du gouvernement belge.

"Quelques personnes l'avaient entendu tenir des propos radicaux. Il semblerait qu'il était connu, mais pas à un degré de radicalisation qui justifiait une surveillance de proximité. Il se rendait souvent à une mosquée sur le territoire de ma commune où il tenait des propos très radicaux, très agressifs à l'égard des membres de la mosquée. Les leaders de la mosquée l'ont chassé", a déclaré Bernard Clerfayt avec un certain dépit. Au micro d'Europe 1, l'élu dénonce la diminution des moyens mis en œuvre pour lutter contre le terrorisme. 

"Nos services antiterrorisme qui étaient monté en puissance après les attentats qu'on a connus à Bruxelles ont été progressivement réduits ces derniers temps. Nos équipes antiterroristes ont vu leurs effectifs de presque de moitié ces derniers temps. Peut-être qu'il manquait de moyen pour récolter ce genre d'informations. Je pense que la vigilance a été réduite en Belgique", a conclu le premier édile de Schaerbeek.