Police Belgique 1:58
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avec AFP // Crédit photo : Kenzo TRIBOUILLARD / AFP , modifié à
L'homme soupçonné d'avoir tué deux Suédois lors d'une attaque lundi soir à Bruxelles a été mortellement blessé lors de son interpellation par la police mardi matin dans la capitale belge, a annoncé un porte-parole du parquet fédéral.

Un homme soupçonné d'avoir tué deux Suédois lors d'une attaque lundi soir à Bruxelles a été interpellé mardi matin dans la capitale belge. L'interpellation a eu lieu dans la commune bruxelloise de Schaerbeek, où un immeuble avait été perquisitionné dans la nuit. Selon le parquet fédéral belge, le suspect est décédé, blessé par balles lors de son interpellation.

L'arme utilisée lors de l'attaque retrouvée à proximité des lieux de l'interpellation

Selon la ministre de l'Intérieur Annelies Verlinden, l'arme utilisée lors de l'attaque a été retrouvée à proximité des lieux de l'interpellation. Le suspect recherché était un homme radicalisé a priori d'origine tunisienne et en séjour illégal en Belgique, selon le Premier ministre Alexander De Croo qui a dénoncé un attentat d'"une totale lâcheté". Un message vidéo de revendication a été posté sur les réseaux sociaux par un homme "se présentant comme l'assaillant et se disant inspiré par l'Etat islamique", a souligné le parquet fédéral, chargé des dossiers de terrorisme, qui a été saisi de l'enquête.

Une attaque "à l'arme de guerre"

"Le terrorisme ne vaincra jamais", a lancé Alexander De Croo lors d'un point de presse matinal, parlant d'une attaque "à l'arme de guerre". Le centre national de crise a été activé et la menace terroriste relevée au niveau 4, considérée comme "très grave", le niveau maximal dans la région de Bruxelles, au stade 3 ("grave") sur le reste du pays.

Les écoles européennes et certains établissements flamands resteront fermés mardi dans la capitale belge, selon les autorités. Le suspect a été présenté par les médias comme Abdesalem L., âgé de 45 ans. Selon le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, ce demandeur d'asile a été condamné en Tunisie "pour des délits de droit commun", mais n'était pas signalé pour un risque terroriste. L'attaque est survenue lundi peu après 19H00 (17H00 GMT) près de la Place Sainctelette, à Bruxelles, à quelques heures d'un match de qualifications de l'Euro-2024 de football opposant la Belgique à la Suède au stade Roi-Baudouin.

"Dévasté"

Sur le réseau X (anciennement Twitter), le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström s'est dit "dévasté" par cette attaque ayant coûté la vie à deux supporters suédois. D'après les premiers éléments, l'assaillant a pris pour cible avec une arme automatique ces derniers ainsi qu'un chauffeur de taxi, qui a été "grièvement blessé mais serait hors de danger", selon le Premier ministre. L'attaque a été condamnée par plusieurs dirigeants européens. Le président français Emmanuel Macron a déploré une "attaque terroriste islamiste". La France a annoncé un renforcement de ses contrôles aux frontières.

Le match Belgique-Suède a été arrêté à la mi-temps et les quelque 30.000 spectateurs ont dû patienter plusieurs heures sur place par mesure de sécurité. Le stade a été évacué progressivement à partir de 23H45, et les supporters suédois conduits sous escorte à l'aéroport pour regagner leur pays. Alexander De Croo a présenté ses condoléances à son homologue suédois Ulf Kristersson, et appelé à l'unité dans "le combat contre le terrorisme".

Dans la vidéo de revendication, "la nationalité suédoise des victimes est évoquée comme motivation probable de l'acte", a précisé un porte-parole du parquet fédéral, Eric Van Duyse.

Fuite en scooter

La Suède, dont l'image s'était fortement dégradée cet été dans le monde musulman après plusieurs profanations du Coran autorisées sur son sol, avait décidé le 17 août de relever son niveau d'alerte terroriste, estimant que la menace d'attentats "persistera pendant longtemps". "A ce stade, aucun élément n'indique un lien potentiel avec la situation israélo-palestinienne", a encore souligné M. Van Duyse.

Dans le contexte de guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, la France est passée vendredi en mode "urgence attentat" après l'assassinat d'un enseignant poignardé dans un lycée par un ancien élève radicalisé. A Bruxelles, le tireur présumé portait une veste orange fluo au moment de l'attaque avec une arme automatique et il s'est enfui en scooter, selon une vidéo des lieux diffusée par les médias, où l'on entend au moins quatre coups de feu.

La Belgique a déjà été la cible de plusieurs attentats revendiqués par le groupe État islamique. Le plus meurtrier a été perpétré le 22 mars 2016, quand Bruxelles avait été frappée par une double attaque-suicide à l'aéroport de Zaventem et dans le métro en plein quartier européen. Il y avait eu 35 morts. Cet attentat avait été commis par une cellule jihadiste pilotée depuis la Syrie et déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 en France (130 morts).