Royaume-Uni : les clés d'un scrutin où rien n'est joué

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Ed Miliband, leader des travaillistes, et David Cameron, actuel Premier ministre, sont au coude à coude © AFP/OLI SCARFF
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Les élections générales se tiennent jeudi au Royaume-Uni. Europe 1 vous explique les enjeux de ce scrutin très incertain.

Dans moins de 24 heures, les Britanniques se rendront aux urnes pour élire leurs 650 députés et choisir de reconduire (ou non) David Cameron à son poste de Premier ministre. Face aux conservateurs (Tories), le chef du parti travailliste (Labour) Ed Miliband vise aussi haut que possible pour emménager au 10, Downing Street. Europe 1 vous donne les clés pour tout comprendre des enjeux des "élections les plus incertaines depuis des décennies".

  • Les deux partis traditionnels au coude-à-coude

David Cameron est légèrement en tête d'un dernier sondage TNS avec 33% des intentions de vote. Mais ce petit avantage ne laisse rien présager du résultat des élections que l'on dit les plus incertaines depuis des décennies. Au cours de la campagne, 30 enquêtes d'opinion ont donné une avance à l'actuel Premier ministre. Trente-sept sondages présageaient d'une victoire de son principal concurrent, le travailliste Ed Miliband. A quelques heures du scrutin, impossible de dire qui sera le prochain Premier ministre.

  • Le troisième homme est une femme

Après le Labour et le parti conservateur, c'est le parti indépendantiste écossais qui devrait remporter le plus de sièges. Comme les Irlandais du Nord, les Anglais et les Gallois, les Ecossais doivent élire leurs députés à Londres. Et depuis le référendum manqué pour l'indépendance, Nicola Sturgeon, la dirigeante du Scottish national party, a effectué une percée inédite dans le cœur des électeurs du Nord. Lors de la campagne, cette femme politique à la longue carrière s'est évertuée à être proche des Ecossais, qui vont massivement voter pour le SNP. Le parti devrait ainsi passer de six à plus de 55 députés à la Chambre des communes.

  • Les eurosceptiques en embuscade

Depuis les élections européennes, les eurosceptiques n'en finissent plus de monter dans les sondages. Pour ce scrutin, l'Ukip devrait rafler près de 15% des voix. Il a ainsi pu imposer ses thèmes de campagne aux autres partis. Pourtant, le système électoral britannique fait que cette popularité ne devrait pas se traduire à la Chambre des communes. D'après les spécialistes de la politique britannique, le petit parti souverainiste de Nigel Farage pourrait ne se contenter que de quelques sièges au Parlement.

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© AFP

  • L'UE au coeur de la campagne 

Les hommes politiques britanniques se sont écharpés sur les plateaux de télévision à propos de l'Union européenne, de la rigueur ou encore de l'immigration. Pour tenter de couper l'herbe sous le pied des eurosceptiques de l'Ukip, David Cameron a dû promettre un référendum sur l'appartenance britannique à l'UE pour 2017, en cas de réélection. Nigel Farage, lui, prône une sortie pure et simple de l'Union tandis que les travaillistes font campagne pour les bienfaits de l'UE. Bruxelles scrute donc de près le scrutin. Par ailleurs, les deux grands partis sont accusés de cacher leurs véritables intentions sur les coupes budgétaires à venir. Le Labour promet pourtant de réformer moins violemment le pays pour continuer à enrayer le déficit.

  • Des discussions difficiles

Ce qui est certain, en revanche, c'est que ni le Labour ni les Tories n'auront assez de voix pour former un gouvernement. Problème : à l'heure actuelle, les deux partis n'ont pas l'intention de discuter avec qui que ce soit. Les conservateurs refusent tout net d'envisager une coalition avec l'Ukip et les centristes ne seront peut-être pas assez nombreux pour donner une majorité claire aux conservateurs. Le Labour, de son côté, a pour l'heure fermé la porte au nez des indépendantistes écossais. Les centristes, eux, ne semblent pas particulièrement enclins à parler avec les travaillistes. A tel point que leur leader, Nick Clegg, envisage de nouvelles élections d'ici Noël.