Boris Johnson 1:50
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Anaïs Cordoba (à Londres) avec AFP , modifié à
Soumis à un vote de défiance de son parti à la suite de l'affaire du "partygate", le Premier ministre britannique, Boris Johnson, est sorti vainqueur de ce bras de fer avec le Parti conservateur. Sur les 359 députés conservateurs ayant voté, 211 se sont prononcés en faveur du Premier ministre.

Malgré la colère qui gronde après des mois de scandale, le Premier ministre britannique Boris Johnson a sauvé son poste lundi en remportant un vote de défiance de sa majorité, dont il risque cependant de sortir encore davantage affaibli. Deux ans et demi après sa victoire triomphante dans les urnes, le dirigeant de 57 ans, de plus en plus contesté, a encore démontré sa capacité à se sortir des situations les plus périlleuses. Mais il reste enlisé dans l'affaire du partygate, les fêtes très arrosées organisées à Downing Street pendant les confinements, et le vote de lundi a montré les divisions profondes au sein du parti conservateur.

211 députés sur 359 lui ont apporté leur soutien

Sur les 359 députés conservateurs ayant voté, 211 se sont prononcés en faveur de l'ancien maire de Londres, contre 148 qui souhaitaient l'évincer, soit 41% des votants : un groupe considérable de frondeurs susceptibles de paralyser l'action du gouvernement. Boris Johnson s'est empressé de saluer un "résultat convaincant" qui permet de "passer à autre chose", appelant son parti à l'unité et se disant "certainement pas intéressé par des élections anticipées".

Fin 2018, Theresa May avait survécu à une motion de défiance avec une marge plus large que son successeur, avant de démissionner quelques mois plus tard, trop fragilisée pour diriger. Boris Johnson a jusqu'à présent totalement refusé de démissionner.

Après des semaines de spéculations, les événements se sont précipités lundi matin, à peine refermée la parenthèse festive des célébrations des 70 ans de règne d'Elizabeth II. Le président du comité 1922 du Parti conservateur, Graham Brady, a annoncé que le seuil fatidique de 54 lettres de députés, soit 15% du groupe parlementaire, demandant le départ de Boris Johnson, avait été atteint, déclenchant le vote.

Aucune motion ne peut être déposée pendant un an

En cas de défaite, une élection interne aurait été convoquée pour désigner un nouveau leader du parti, qui serait devenu chef du gouvernement, dans un contexte délicat de guerre en Ukraine et d'inflation au plus haut depuis 40 ans. Victorieux, il ne peut pas être visé par une autre motion de défiance pendant un an, selon les règles actuelles. 

Selon un sondage publié lundi par YouGov, 60% des Britanniques voulaient que les conservateurs évincent leur leader - mais seulement 32% des électeurs de la majorité.