Rome maintient son budget mais promet à l'UE de contenir la dette

Giuseppe Conte assure également que l'Italie ne sortira pas de l'UE ou de la zone euro. (image d'archives)
Giuseppe Conte assure également que l'Italie ne sortira pas de l'UE ou de la zone euro. (image d'archives) © TIZIANA FABI / AFP
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avec AFP , modifié à
Rome a assuré lundi à l'Union européenne qu'elle maintenait un déficit à 2,4% du PIB pour 2019, assurant toutefois ne "pas le dépasser". 

La coalition populiste italienne a annoncé lundi qu'elle maintenait inchangées ses prévisions de budget mais s'est engagée à respecter à la lettre les objectifs qu'elle s'est fixés, sans creuser davantage le déficit ou la dette, dans une lettre à Bruxelles. "Le chiffre de 2,4% (de déficit public en 2019, ndlr) pour nous est un plafond que nous nous sommes solennellement engagés à respecter (...). Il est possible que nous ne l'atteignions pas, mais il est certain que nous ne le dépasserons pas", a précisé le président du conseil italien, Giuseppe Conte, lors d'une conférence de presse devant la presse étrangère à Rome.

2,4% de déficit public en 2019. La coalition formée de la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) prévoit un déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% pour le précédent gouvernement, puis à 2,1% en 2020 (contre 0) et à 1,8% en 2021. Rome s'est aussi engagée à porter la dette publique, actuellement à quelque 131% du PIB, à 126,5% en 2021. Dans une lettre de quatre pages, le gouvernement italien souligne qu'il savait que ce budget n'était "pas en ligne avec les normes du Pacte de stabilité et de croissance".

"C'était une décision difficile mais nécessaire à la lumière du retard pour retrouver le niveau de PIB d'avant la crise et des conditions économiques dramatiques dans lesquelles se trouvent les couches les plus désavantagées de la société italienne", explique la lettre. Mais "si les rapports dette/PIB et déficit/PIB ne devaient pas être en ligne avec ce qui est prévu, le gouvernement s'engage à intervenir en adoptant toutes les mesures nécessaires afin que les objectifs indiqués soient rigoureusement respectés", ajoute-t-elle. "Nous ne sommes pas une bande de têtes brûlées. Si nous avions adopté une loi de finances différente, nous serions entrés en récession", a souligné Giuseppe Conte.

Pas d'"Italiexit". Giuseppe Conte a réaffirmé par ailleurs l'engagement européen de son pays, en dépit de fortes dissensions avec la Commission européenne qui juge son budget hors des clous. "Lisez bien sur mes lèvres : pour l'Italie, il n'y a aucune chance d''Italexit', de sortie de l'Europe ou de l'euro-zone", a assuré Giuseppe Conte en anglais, reprenant le message déjà martelé samedi par ses deux vice-premiers ministres populistes, Luigi Di Maio et Matteo Salvini.