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Shanel Petit avec , modifié à
Donald Trump a foulé le sol nord-coréen aux côtés de Kim Kong Un, une première pour un président américain en exercice. Pascal Dayez-Burgeon, spécialiste de la Corée, analyse cette rencontre sur Europe 1.
INTERVIEW

Le troisième rendez-vous entre Donald Trump et Kim Jong Un, dimanche à la frontière coréenne, a été riche en symboles : pour la première fois, un président américain en exercice a même brièvement foulé le sol nord-coréen. Mais cette rencontre est-elle un simple coup de communication ou un pas de géant vers la paix ?  Pour Pascal Dayez-Burgeon, spécialiste de la Corée,  "c’est une très grande victoire symbolique pour Kim Kong Un".

"Dans l’idée, c’est ‘win win’ (gagnant gagnant). Depuis 70 ans, la Corée du Nord exige de rencontrer un président américain sur son territoire. C’est une très grande victoire symbolique pour Kim Kong Un, la deuxième après le fait d’avoir rencontré un président en exercice. Mais maintenant, il devra céder certaines choses aux revendications américaines", a analysé l’ancien diplomate, interrogé sur Europe 1.

"Il faut, maintenant, avancer concrètement sur le dossier"

Mais selon la spécialiste, les deux parties vont désormais devoir s’atteler à avancer concrètement au fond du dossier. Depuis plusieurs mois, les négociations sont au point mort entre Washington, qui exige que Pyongyang renonce définitivement à son programme nucléaire, alors que le régime totalitaire réclame au préalable la levée des sanctions internationales dont il fait l'objet. "Trump dit que le dossier n’avançait pas quand il n’était pas au pouvoir. Mais de fait, le dossier n’a pas avancé. Il faut du coup, maintenant, avancer concrètement par petits pas", estime Pascal Dayez-Burgeon.

"C’est aussi un peu la réponse du berger à la bergère après la rencontre entre le président chinois Xi Jinping et Kim Jong Un. Les Américains ont un peu peur que le dossier passe sous l’arbitrage chinois. Comme il y a une très grande concurrence entre Washington et Pékin, il y a aussi une volonté de reprendre la main", a conclu le spécialiste. Depuis l'échec du sommet de Hanoï, les deux parties ne tenaient plus de pourparlers officiels et le Nord a suscité des tensions le mois dernier en tirant des missiles à courte portée pour la première fois depuis novembre 2017.