Hongrie : revers pour le référendum antimigrants d'Orban, invalidé par l'abstention

Viktor Orban
Le Premier ministre Viktor Orban, qui vote ici avec son épouse, essuie un échec. © ATTILA KISBENEDEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre Viktor Orban refuse d'y voir un échec et va proposer "un changement constitutionnel" pour valider malgré tout ce référendum.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a connu dimanche un revers électoral avec son référendum contre le plan de l'Union européenne sur l'accueil des réfugiés, qui, malgré le plébiscite du "non", est invalidé faute de participation suffisante.

98% pour le rejet des relocalisations. Ceux qui ont voté ont massivement exprimé (98,32%) leur rejet des relocalisations de réfugiés au sein de l'UE, mais ils n'ont pas été assez nombreux pour que le chef de l'exécutif remporte cette consultation à forte valeur symbolique. La participation est inférieure à 45% et les votes exprimés n'ont représenté que 40% des inscrits. Ils devaient représenter au moins 50% des inscrits pour que la consultation ait force légale.

Orban s'obstine. Orban Au terme d'une campagne contre les migrants qui a mobilisé tout le camp du pouvoir et les médias proches du gouvernement pendant des semaines, le conservateur Viktor Orban a refusé d'y voir un échec. "Bruxelles ou Budapest, telle était la question, et nous avons dit Budapest. Nous avons décidé que la question (migratoire) relevait de la juridiction de la Hongrie", s'est félicité le dirigeant qui avait pensé ce référendum comme un défi à la gouvernance de l'Union européenne, au nom de la souveraineté des nations. L'Union européenne "ne pourra pas imposer sa volonté à la Hongrie", a-t-il martelé. Le Premier ministre entend ainsi donner force légale au vote des électeurs en proposant "un changement constitutionnel pour refléter la volonté du peuple", selon ses déclarations dimanche soir.

"Il veut continuer la bataille", mais "sur la scène internationale, c'est une défaite", analyse Bulcsu Hunyadi, de l'institut Political Capital, selon lequel "la position d'Orban à la table des négociations est affaiblie". Porté par le discours d'un gouvernement qui assimile l'immigration à une menace culturelle, aux violences, au terrorisme, la Hongrie n'a proposé à ce jour aucune place d'accueil de réfugiés relocalisés.