Réduire le flux migratoire, "une question de survie pour l'UE" pour l'Autriche

L'Autriche et les pays des Balkans situés sur la route migratoire ont pris l'initiative de renforcer le filtrage des demandeurs d'asile aux frontières.
"Nous devons réduire le flux migratoire maintenant. Il s'agit d'une question de survie pour l'Union européenne", a déclaré mercredi la ministre autrichienne Johanna Milkl-Leitner à l'occasion d'une conférence régionale organisée en Autriche sur la crise des réfugiés.
Vienne avait invité les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères de neuf autres pays d'Europe orientale, dont la Slovénie, la Croatie, la Serbie et la Macédoine, pour renforcer la coordination de ces mesures destinées à freiner les arrivées de migrants sur leur territoire .
Renforcer le filtrage. Excédés par l'impuissance des Vingt-Huit à juguler le flux de migrants et à adopter un mécanisme de répartition permanent, l'Autriche et les pays des Balkans situés sur la route migratoire ont pris ces derniers jours l'initiative de renforcer le filtrage des demandeurs d'asile aux frontières , malgré les critiques de la Commission européenne et des organisations humanitaires. "Il s'agit d'un signal clair quant à notre volonté de réduire le flux. Nous le devons", a insisté le ministre autrichien des Affaires étrangère Sebastian Kurz.
"Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Nous avons besoin d'une décision très claire au niveau européen", a abondé Johanna Mikl-Leitner, alors que les ministres de la Justice et de l'Intérieur de l'UE doivent de se réunir jeudi pour une séance où la question migratoire occupera de nouveau une place centrale.
Urgence en Grèce. L'Autriche et les pays des Balkans ont déjà défini leurs propres normes communes, qu'ils ont rappelées à l'occasion de cette réunion : ne plus laisser passer que les migrants pouvant prétendre à une protection internationale, refouler ceux qui présentent de "faux documents" ou font de "fausses déclarations". Un centre opérationnel commun de lutte contre les passeurs devrait être mis en place début avril à Vienne avec Interpol et Europol, selon les ministres.
Face à ces nouvelles restrictions sur la route des migrants, la Grèce se retrouve à gérer dans l'urgence ces milliers de migrants , dans des conditions si préoccupantes que l'UE redoute désormais une "crise humanitaire" à sa porte d'entrée.