Raid aérien, "contre-offensive" : l'escalade se poursuit en Libye

Libye Armée nationale libyenne
L'Armée nationale libyenne de Khalifa Haftar a entamé jeudi une offensive en direction de la capitale du pays. © LNA WAR INFORMATION DIVISION / AFP
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avec AFP , modifié à
Alors que l'armée du maréchal libyen Khalifa Haftar a mené dimanche son premier raid aérien près de la capitale, les forces du gouvernement d'union nationale ont entamé une "contre-offensive". 

De violents combats opposaient dimanche près de Tripoli en Libye les forces du maréchal Khalifa Haftar, qui veut conquérir la capitale, à ses rivaux du gouvernement d'union nationale (GNA). L'armée du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est libyen, a affirmé dimanche avoir mené un premier raid aérien en banlieue de Tripoli, le GNA annonçant pour sa part une "contre-offensive" généralisée dans "toutes les villes" du pays.

Les combats faisaient rage dimanche au sud de la capitale, en particulier à Wadi Rabi et dans le périmètre de l'aéroport international, une infrastructure inutilisée depuis sa destruction par des combats en 2014, laissant entrevoir une poursuite de l'escalade, à rebours des appels de l'ONU et de la communauté internationale à un apaisement. L'annonce d'un premier raid aérien de l'Armée nationale libyenne (ANL) a été faite sur la page Facebook du "bureau des médias" de cette force autoproclamée et dirigée par le maréchal Haftar. 

Opération "Volcan de la colère"

Dans le même temps, le nouveau porte-parole des forces du GNA, le colonel Mohamad Gnounou, a de son côté proclamé le début d'une "contre-offensive" pour "purger toutes les villes" des "forces illégitimes". Cette opération, nommée "Volcan de la colère", doit permettre de "nettoyer toutes les villes libyennes des agresseurs et des forces illégitimes", a dit ce porte-parole dans une déclaration à la presse à Tripoli.

Khalifa Haftar est accusé par ses rivaux de vouloir prendre le pouvoir par la force et instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye. L'ANL, qui contrôle l'est de la Libye et une grande partie du Sud, a annoncé jeudi lancer ses troupes à l'assaut de l'ouest libyen, dont la capitale Tripoli, où siège le gouvernement d'union.

Dans un discours samedi soir, le chef du GNA - reconnu par la communauté internationale -, Fayez al-Sarraj, a mis en garde contre la perspective d'une "guerre sans gagnant". Il a par ailleurs ajouté que les soutiens continuaient d'"affluer dans la capitale, de toutes les régions", pour faire face à l'offensive de l'ANL. Un important groupe armé de Misrata, "la brigade 166", est notamment arrivé samedi dans l'est de Tripoli avec des dizaines de véhicules armés, a constaté l'AFP.

Au moins 21 morts 

Selon un premier bilan du ministère de la Santé du gouvernement d'union nationale dimanche, au moins 21 personnes ont été tuées et 27 autres blessées depuis le début de l'offensive du maréchal Khalifa Haftar contre la capitale libyenne. Le ministère ne précise pas si les victimes comptent des civils, mais le Croissant rouge libyen a déploré la mort d'un de ses médecins samedi. De son côté, l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar avait fait état samedi soir de 14 morts parmi ses combattants. 

L'appel de l'ONU à une trêve ignoré. La mission de l'ONU en Libye (Manul) avait lancé un "appel urgent" à une trêve de deux heures (de 14h à 16h GMT) dimanche, dans la banlieue sud de Tripoli pour permettre l'évacuation des blessés et des civils, face à une escalade militaire faisant craindre une véritable guerre civile. Mais, "il n'y a pas eu de trêve", a indiqué un porte-parole de la Manul, Jean Alam, après l'expiration du délai proposé. "Nous espérons toujours une réponse positive" des deux camps rivaux, a-t-il ajouté. Les services de secours libyens ont eux aussi confirmé qu'ils n'avaient pas pu entrer dans les zones d'affrontements.