Le véhicule a été retrouvé calciné. 1:24
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Caroline Baudry édité par Guilhem Dedoyard, avec AFP , modifié à
Après l'attaque qui a coûté la vie à huit personnes, dont six Français, au Niger, les premières informations sur les circonstances de leur décès commencent à apparaître. C'est lors d'une visite touristique que le groupe est tombé dans une embuscade mortelle.  

C'est la première fois que des Occidentaux sont visés par une attaque dans la zone de Kouré. Dimanche en fin de matinée, huit personnes, six Français et deux Nigériens ont été tuées par des hommes armés, près de Niamey, au Niger. Une attaque en embuscade lors une excursion touristique dont les premiers détails commencent à être connus.

Partis observer les girafes

Six Français, dont des humanitaires de l'ONG Acted, se sont rendus en 4x4 dans la réserve de Kouré, en compagnie de deux Nigériens, le chauffeur et le guide de l'expédition. Cette visite, pour observer les girafes, dure habituellement entre 1h30 et 2 heures. Voyant le temps passer, sans que le véhicule revienne de la brousse, les autres guides s'inquiètent et tente de joindre l'accompagnateur du groupe. "Mais le guide était indisponible. Souvent c'est des pannes, souvent ils se sont égarés des pistes", relate un témoin.

Les guides décident donc d'aller à la rencontre du groupe. "Ils ont fait une équipe pour aller voir ce qui se passe. Et voilà qu'ils ont trouvé le véhicule calciné. Tout le monde mort", raconte la même source. Les corps auraient été retrouvés gisant côte à côte près du véhicule. La plupart, tués par balle. Une femme aurait été égorgée alors qu'elle tentait de s'enfuir.

L'identité des assaillants inconnue

Le drame s'est produit à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Niamey, la capitale du Niger. Plus précisément dans la réserve de Kouré, une vaste étendue boisée, connue pour ses troupeaux de girafes. Si la zone de Kouré est réputée calme et touristique, elle se situe dans la région de Tillabéri, une vaste zone instable, celle des "trois frontières", entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Cette région est devenue un repaire des djihadistes sahéliens et un lieu d'affrontements, notamment avec le G5 Sahel.

Pour l'instant, l'identité des assaillants est inconnue. Ils seraient venus et repartis à moto à travers la brousse. L'armée nigérienne, appuyée par les forces françaises a quadrillé la zone. Le président Emmanuel Macron a dénoncé une attaque "qui a lâchement frappé des humanitaires", sans préciser leur nombre, tandis que le président nigérien Mahamadou Issoufou a condamné dimanche soir une "attaque terroriste lâche et barbare".

Acted va déposer une plainte

De son côté, Acted a annoncé ce lundi qu'elle allait déposer une plainte à Paris "pour que les familles sachent ce qui s'est passé précisément". Lors d'une conférence de presse, le cofondateur de l'ONG, Frédéric Roussel, a quant à lui jugé "déplorable" que la communauté internationale ne garantisse pas davantage la sécurité des travailleurs humanitaires déployés dans les pays à risque.