présidentielle Turquie 1:33
  • Copié
Caroline Baudry (envoyée spéciale en Turquie) / Crédit photo : Serkan Avci / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP
Ce dimanche a lieu le second tour de l'élection présidentielle en Turquie et le président sortant Recep Tayyip Erdoğan semble partir favori, malgré les sondages en faveur de son opposant. Du côté des partisans de Kemal Kılıçdaroğlu, l'heure est à la résignation. Europe 1 est allée à leur rencontre, sur le pont de Galata, à Istanbul.

En Turquie, les bureaux de vote ont ouvert ce dimanche matin pour le second tour de l'élection présidentielle et Recep Tayyip Erdoğan part favori. Pourtant à la traîne dans les sondages, affaibli par la situation économique et le séisme du mois de février, le chef d'État sortant a finalement devancé de presque cinq points son principal adversaire lors du premier tour de la présidentielle. À tel point qu'à Istanbul, les partisans de Kemal Kılıçdaroğlu ne croient plus trop en la victoire. Europe 1 s'est rendue sur le célèbre pont de Galata.

"Il va falloir surveiller les urnes"

"Aujourd'hui, je n'y crois qu'à moitié." Un jeune homme lance sa ligne au loin pour tuer le temps, la vue sur l'horizon et le soleil couchant sur les collines et les mosquées. Des poissons frétillent dans un bac à ses pieds. Lui est calme et parle déjà de son candidat au passé. "Ça aurait été avantageux pour moi qui suis kurde que Kılıçdaroğlu soit élu, notamment pour libérer des prisonniers politiques", explique-t-il. "Ce premier tour a été un choc. Et puis je sais qu'en Turquie, il y a des fraudes lors des votes. Il va falloir surveiller les urnes."

Le long de la barrière bleue qui le sépare du Bosphore, quatre jeunes sont assis parmi les groupes de pêcheurs. Ils ouvrent quelques bières en musique, résignés. "Nous avons remporté les élections dans toutes les grandes villes : Istanbul, Izmir, Antalya. Mais nous n'avons pas réussi à convaincre les campagnes et l'est du pays", regrette une jeune femme. "Toutes les chaînes de télévision sont contrôlées par Erdoğan, c'est la principale raison de notre échec. Cela fait 20 ans qu'il est au pouvoir, il s'accrochera."

Elle explique que la chanson qu'ils écoutent est politique à l'encontre de l'islamo-conservateur Erdoğan. Un hymne à l'amour, aux rencontres et au dialogue dont le président, "s'il est élu, nous privera durant les prochaines années".