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Caroline Baudry, édité par Laura Laplaud / Crédit photo : JEFF J MITCHELL / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP , modifié à
Le second tour de l'élection présidentielle en Turquie opposera ce dimanche Recep Tayyip Erdoğan à Kemal Kiliçdaroglu. Pour terminer sa campagne électorale, le président sortant s'est incliné sur la tombe d'Adnan Menderes, un nationaliste-islamiste pendu dans les années 1960 par les militaires, avant de donner un meeting surprise dans les rues d'Istanbul.

L'heure de vérité arrive. En Turquie, le chef d'État sortant est en ballotage favorable avant le second tour de l'élection présidentielle prévu ce dimanche. Pour cette ultime journée de campagne, Recep Tayyip Erdoğan a choisi de s'incliner sur la tombe de son modèle politique : Adnan Menderes, un nationaliste-islamiste pendu dans les années 1960 par les militaires. Il a ensuite donné un meeting surprise dans les rues d'Istanbul. Un million de Stambouliotes n’ont pas voté lors du premier tour, soit un dixième des électeurs de la ville que le président a donc tenté de séduire à tout prix, à quelques heures de l’ouverture des bureaux de vote. Europe 1 est sur place.

"Erdoğan jusqu'à la mort !"

Sur les balançoires, les enfants s'agitent au rythme de l'hymne de campagne. Des bandeaux "Erdoğan" rouges enserrent leurs têtes et leurs parents écoutent religieusement, face à la scène, leur reïs, leur chef. "Vous êtes ici 70.000 personnes et tout à l'heure, vous appellerez vos cousins, vos familles, vos amis, toutes vos connaissances pour les inviter à se rendre aux urnes ! Et dimanche soir, je vous attends tous ici, dans ce parc au bord de la mer, pour fêter notre victoire !" clame le président sortant.

En guise d'arguments, les images de porte-avions, de routes, de drones qui défilent sur l'écran géant. La liste présentée est interminable. "Je suis triste car ma mère a 97 ans. Elle est trop vieille pour se déplacer et n'a pas pu aller voter. Une voix, c'est une voix. Alors ma fille, toi, t'as intérêt à aller voter !", lance cette vieille dame assise à l'ombre d'un arbre à sa fille. "Oui, oui, Erdoğan jusqu'à la mort !", lui répond-elle. Au-dessus d'elle, le visage du président flotte sur un gigantesque drapeau. Lui qui vient de tweeter comme un ultime appel : "Je crie à chaque membre de ma nation, 'pas sans toi'".