Présidentielle en Corée du Sud : le parti de l'ex-président destitué change de candidat

Samedi, le parti conservateur sud-coréen a annoncé avoir abandonné samedi son candidat désigné pour l'élection présidentielle du 3 juin, et engagé une procédure afin de nommer à sa place l'ancien Premier ministre Han Duck-soo. La formation avait au départ choisi Kim Moon-soo, ancien ministre du Travail et vainqueur de la primaire la semaine passée, pour concourir. Mais le PPP a l'abandonné.
Le parti conservateur sud-coréen a annoncé avoir abandonné samedi son candidat désigné pour l'élection présidentielle du 3 juin, et engagé une procédure afin de nommer à sa place l'ancien Premier ministre Han Duck-soo. Le scrutin du mois prochain doit désigner le successeur de Yoon Suk Yeol, président destitué le 4 avril après sa tentative ratée d'imposer la loi martiale début décembre. Il était issu du Parti du pouvoir au peuple (PPP).
Une négociation pour un candidat unique qui échoue
La formation avait au départ choisi Kim Moon-soo, ancien ministre du Travail et vainqueur de la primaire la semaine passée, pour concourir. Mais le PPP a l'abandonné samedi. Dans un communiqué, le parti explique qu'il a entrepris de le remplacer par Han Duck-soo, qui faisait campagne jusqu'alors en tant qu'indépendant. La nomination officielle de M. Han devrait être actée dimanche lors d'une réunion nationale du PPP.
"Au final, les efforts pour s'unir sous une candidature unique par la négociation ont échoué. C'est vraiment regrettable et décevant", a réagi Kwon Young-se, le chef par intérim de la formation conservatrice. Ce changement de candidat intervient alors que le PPP craignait qu'une division des voix entre MM. Kim et Han ne compromette ses chances. En face, le leader de l'opposition Lee Jae-myung (Parti démocrate) creuse son avance dans les sondages.
L'existence du PPP remise en cause ?
Le PPP "a illégalement révoqué ma candidature à la présidentielle, alors même que moi, Kim Moon-soo, ai été légitimement élu par la volonté du peuple et des membres du parti", a fustigé M. Kim devant la presse, assurant que la démocratie au sein de son mouvement était "morte". Il a ajouté qu'il engagerait des poursuites.
"Après avoir ébranlé les fondations de l'ordre constitutionnel, le parti a maintenant fait voler en éclats sa démocratie interne", a estimé dans un communiqué le Parti démocrate, affirmant que l'existence du PPP n'était plus "justifiée". Il a décrit M. Kim comme la "victime d'une fraude".
Han Duck-soo, 75 ans, est un bureaucrate de carrière, qui a occupé des postes au sein de gouvernements libéraux comme conservateurs. En tant qu'ancien Premier ministre de Yoon Suk Yeol, il est visé pour son rôle présumé dans le fiasco de la loi martiale. Lee Jae-myung, qui pourtant est au coeur de plusieurs procès au pénal, est crédité de 44% des intentions de vote, contre 34% pour M. Han, selon un sondage NBS. Les partis doivent enregistrer leur candidat d'ici à dimanche.