Présidence de Catalogne : l'indépendantiste incarcéré Jordi Sanchez de nouveau désigné candidat

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Lors d'une tentative en mars, Jordi Sanchez avait retiré sa candidature car la justice espagnole refusait de le libérer. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
La présidence reste toujours vacante après trois tentatives infructueuses d'élection. 

Le président du parlement catalan Roger Torrent a annoncé samedi avoir de nouveau désigné l'indépendantiste incarcéré Jordi Sanchez comme candidat à la présidence régionale de Catalogne, toujours vacante après trois tentatives infructueuses.

"Je propose le député Jordi Sanchez comme candidat à l'investiture. C'est lui qui réunit le plus de soutiens", a indiqué Roger Torrent dans un tweet. Lors d'une précédente tentative fin mars, Jordi Sanchez avait retiré sa candidature car la justice espagnole refusait de le libérer pour qu'il puisse être investi.

Quatrième proposition de candidat. C'est la quatrième fois que le président du parlement catalan propose un candidat: il y a eu le président régional destitué par Madrid Carles Puigdemont, Jordi Sanchez une première fois et l'ancien porte-parole de l'exécutif catalan Jordi Turull. L'investiture de Carles Puigdemont s'était révélée trop compliquée à mettre en oeuvre en raison de son installation en Belgique, où il échappait aux poursuites de la justice espagnole. Le leader indépendantiste avait décidé d'y renoncer "provisoirement". Celle de Jordi Turull avait été tuée dans l’œuf par la décision de la justice espagnole de l'inculper pour "rébellion" aux côtés d'autres dirigeants indépendantistes et de l'incarcérer entre les deux tours de vote du parlement.

Soutien de Puidgemont. Carles Puigdemont a apporté samedi son soutien à la nouvelle candidature de Jordi Sanchez. "Il faut aujourd'hui réclamer que l'État (espagnol) change d'attitude. Qu'il garantisse les droits politiques de notre député Jordi Sanchez à être président. Il garde intacts ses droits comme député et à être président" régional, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Berlin, au lendemain de sa remise en liberté après son arrestation le 25 mars.

En détention provisoire depuis la mi-octobre. Comme Carles Puigdemont, Jordi Sanchez, ancien dirigeant de la puissante association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC), est mis en examen pour "rébellion". Et pour être investi il doit obtenir une autorisation de sortie du juge. Il est en détention provisoire depuis la mi-octobre pour avoir participé le 20 septembre à une manifestation autour d'un bâtiment perquisitionné par des agents des forces de l'ordre, qui n'avaient pas pu en sortir pendant plusieurs heures.

La Catalogne est toujours sous la tutelle de Madrid. Si un nouveau président de Catalogne n'est pas désigné avant le 22 mai, de nouvelles élections régionales seront automatiquement convoquées. Un porte-parole de la présidence du parlement catalan a déclaré samedi qu'une nouvelle séance d'investiture serait convoquée dans les prochains jours. Une décision sur la date sera prise la semaine prochaine, a-t-il précisé. Tant qu'elle n'a pas d'exécutif, la Catalogne reste sous la tutelle de Madrid, décidée après la déclaration d'indépendance mort-née du 27 octobre.

Pour Puigdemont, l'indépendance de la Catalogne "n'est pas l'unique solution" 

L'ex-président catalan Carles Puigdemont a assuré samedi que l'indépendance de la Catalogne n'était pas l'unique solution au conflit qui l'oppose à Madrid et s'est dit prêt à travailler avec le gouvernement espagnol. "Non, non, je l'ai toujours dit", a-t-il répondu, interrogé lors d'une conférence de presse à Berlin, où il séjourne désormais, pour savoir si l'indépendance était l'unique solution. "J'ai toujours dit que c'était notre proposition, mais bien sûr nous sommes prêts à écouter et à travailler si les autorités espagnoles ont un projet espagnol pour la Catalogne", a-t-il ajouté. Mais, a-t-il aussi prévenu, "il faut commencer à admettre que l'indépendantisme catalan démocratique est une réalité déterminante". L'indépendantiste a également dit souhaiter une "médiation internationale" pour tenter de sortir de la crise. "L'un de mes derniers appels internationaux avait pour but de demander aux autorités espagnoles d'accepter une médiation internationale", a-t-il ajouté, car "nous voulons discuter et négocier".