Tuerie de Charleston : le suspect Dylan Roof a avoué

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Dylan Roof lors de son arrestation jeudi. © AFP
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M.D et J.R avec agences , modifié à
Le principal suspect de la tuerie de Charleston, qui a fait neuf victimes dans une église noire, a avoué être l'auteur de l'attaque. 

Dylan Roof, le jeune américain soupçonné d'être l'auteur de la tuerie mercredi soir dans une église afro-américaine de Charleston, en Caroline du Sud, a été inculpé vendredi pour les assassinats de neuf personnes. Accusé d'être à l'origine de la pire attaque raciste de l'histoire récente des États-Unis, il a avoué devant la police être l'auteur de la tuerie.

Dylan Roof inculpé. Dylann Roof a été inculpé vendredi pour les assassinats de neuf personnes. Le jeune homme de 21 ans a déclaré aux policiers qui l'interrogeaient qu'il voulait "déclarer une guerre raciale", affirme la chaîne de télévision CNN, citant une source policière anonyme. Il coopère avec ses interrogateurs, a également indiqué une source policière à la chaîne locale de NBC. Dylann Roof, qui avait passé une heure avec les victimes pendant une séance d'étude biblique avant de les abattre avec un pistolet automatique, aurait hésité avant de passer à l'acte parce que "tout le monde était tellement gentil avec lui", selon NBC News.

Il apparaît lors d'une courte audience. En uniforme rayé de prisonnier, le jeune homme a comparu par écran interposé à 14h15 (20H15 en France) devant une cour de Charleston pour une audience de pure forme sur son incarcération, à laquelle assistaient des familles de victimes. Certaines d'entre elles, des sanglots dans la voix, ont évoqué leurs proches tout en affirmant "pardonner" au jeune homme. "Repentez-vous, confessez-vous à celui qui compte le plus, le Christ", a ainsi indiqué Anthony Thompson, dont l'épouse Myra, 59 ans, a été tuée. Impassible, le regard fixe, le jeune homme s'est contenté de répondre de manière laconique aux questions posées, comme le montre cet extrait isolé par Le Figaro :

Une chasse à l'homme de 14 heures. C'est au terme d'une chasse à l'homme qui a duré 14 heures que le suspect a été arrêté jeudi en fin d'après-midi, dans une petite ville de Caroline du Sud, à 350 km au nord de Charleston. Le jeune homme s'est rendu sans opposer de résistance à un contrôle routier. 

Les mots de Barack Obama. Contenant à peine sa colère et sa frustration, Barack Obama s'est lui exprimé jeudi après-midi pour dénoncer des "meurtres insensés". "Nous devons admettre le fait que ce type de violence n'arrive pas dans d'autres pays développés", a déclaré le président américain, appelant une nouvelle fois à un meilleur encadrement des ventes d'armes à feu. "Le fait que cela ait eu lieu dans une église noire soulève évidemment des questions sur une page sombre de notre histoire", a-t-il encore ajouté. 

L'émotion dans tout le pays. Cette attaque raciste a soulevé une vague d'émotion dans tout le pays. A Charleston, jeudi soir, plusieurs dizaines de jeunes, blancs et noirs, se sont rassemblés dans le calme pour rendre hommage aux victimes. Des veillées du même type ont été spontanément observées dans tout le pays, comme à New York. 

Charleston

Un responsable de la NRA accuse. Un responsable du lobby pro-armes NRA (National Rifle Association) a livré sur un forum son sentiment sur le drame. Selon le site américain Quartz, Charles L. Cotton, membre du conseil d'administration de la NRA, a déclaré que le drame aurait pu être évité si les victimes avaient été armées. Il a aussi accusé le pasteur de l'église, Clementa Pinckney, tué dans l'attaque, d'être indirectement responsable de ces morts. Le pasteur était, en effet, connu pour ses positions anti-armes. 

Les faits. La fusillade s'est produite mercredi soir, dans la plus vieille église noire de Charleston, l'Emanuel African Methodist Episcopal Church, véritable symbole de la lutte des Noirs américains pour leur émancipation de l'esclavage et la lutte pour leurs droits civiques. Dylan Roof s'est d'abord joint aux paroissiens de l'église, avant d'ouvrir le feu et de tuer neuf d'entre eux. Le caractère raciste de l'attaque ne fait guère de doute. Sur son profil facebook, par exemple, Dylann Roof apparaît vêtu d'un blouson sur lequel sont accrochés l'ancien drapeau de l'Afrique du Sud du temps de l'apartheid, symbole du régime ségrégationniste, ainsi que celui de la Rhodésie (devenue Zimbabwe).