1:30
  • Copié
Romain David , modifié à
Invité jeudi de la matinale d'Europe 1, l'économiste américain a notamment salué les initiatives du président français pour le climat, estimant toutefois que les politiques n'ont pas encore pleinement pris conscience de l'urgence de la situation.
INTERVIEW

Il rêve d’une réforme globale de l’économie de marché qui permette une meilleure redistribution des richesses. Dans son dernier ouvrage, Peuple, pouvoir & profits, Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, plaide pour un rééquilibrage du capitalisme et une plus grande régulation des marchés financiers. Surtout, cet ancien conseiller économique du président Clinton égratigne Donald Trump, qu’il accuse de creuser les inégalités. Invité jeudi de Sonia Mabrouk, dans la matinale d’Europe 1, Joseph Stiglitz a également déploré le manque d’investissement des Etats-Unis face aux enjeux climatiques.

"Emmanuel Macron fait beaucoup plus de choses que le président Trump", estime cet économiste. "Son initiative One Planet est très bonne, il s’agit de dérèglement climatique, mais il s’agit aussi de s’attaquer à toutes les questions liées à l’environnement", salue Joseph Stiglitz. "Mais la question est : est-ce que nous agissons suffisamment vite face à l’urgence climatique ?", nuance toutefois celui qui est également enseignant à l’université Columbia de New York. "Cette urgence climatique n’a pas encore retenti dans l’esprit de pas mal de responsables politiques, notamment aux Etats-Unis", constate-t-il.

"Greta Thunberg représente les générations futures"

Une lenteur d’action qui a d’ailleurs valu à la France d’être épinglée par Greta Thunberg. La jeune militante suédoise pour la lutte contre le dérèglement climatique a déposé plainte, avec 15 autres jeunes, devant le Comité des droits de l’Enfant de l’Onu contre cinq pays : le Brésil, l’Argentine, la Turquie, l’Allemagne mais aussi la France. Elle leur reproche de ne pas respecter les engagements pris vis-à-vis du climat lorsqu’ils ont ratifié le protocole de l’Onu pour les droits de l’enfants. "À mon sens, Greta Thunberg représente les générations futures. Elle dit : 'ce que vous nous laissez, c’est une planète dévastée'", relève Joseph Stiglitz.

"Les enfants ont raisons de s’inquiéter de la planète que nous allons leur laisser", conclut l'économiste.