Niger 1:52
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Guillaume Dominguez, édité par Alexandre Dalifard / Crédit photo : AFP , modifié à
Mercredi, au lendemain de l'évacuation de plusieurs centaines de ressortissants français du Niger, des milliers de personnes se sont rassemblées à Niamey pour soutenir les auteurs du coup d'État. Face à cela, la France demande aux autorités du Niger de garantir la sécurité de son ambassade. Mais comment le faire ?

Des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi à Niamey pour soutenir les auteurs du coup d'Etat au Niger qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, au lendemain de l'évacuation de plusieurs centaines de ressortissants français du pays. Venus à l'appel du M62, une coalition d'organisations de la société civile "souverainistes", plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés le jour de la fête des 63 ans de l'indépendance du Niger de la France.

En amont du rassemblement, la France a demandé aux autorités du Niger de garantir la sécurité de son ambassade après l'attaque qui avait visé l'institution française dimanche dernier lors d'une manifestation similaire. Dans ce contexte, comment la France est en mesure d'assurer la sécurité de son ambassade ?

Convention de Vienne

Un seul moyen, la diplomatie. Selon l'article 22 de la convention de Vienne, les États ont l’obligation de prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher que les locaux des missions diplomatiques étrangères ne soient envahis ou endommagés. C'est d'ailleurs en se basant sur ce principe que Paris a demandé aux autorités nigériennes d'assurer la sécurité de l'ambassade de France à Niamey. Problème, cette demande du Quai d'Orsay s'adresse aux putschistes qui ont démis le président Mohamed Bazoum, une autorité que la France ne reconnait pas officiellement.

Impossible donc, selon le géopolitologue Michel Galy, de garantir l'intervention des forces de l'ordre du Niger en cas de problème. "En principe, l'armée et la police du Niger devraient s'interposer entre les manifestants et l'ambassade. Mais il n'y a aucun moyen de contraindre un État à faire sa part des conventions de Vienne. Il y a des moyens de pression à la fois diplomatique et militaire, mais il n'y a pas de contrainte possible sur un État depuis l'étranger", explique-t-il au micro d'Europe 1. De son côté, pour garantir aux mieux la sécurité de la mission diplomatique, la France a ordonné le rapatriement d'une grande partie du personnel de l'ambassade, ne laissant en poste que l'ambassadeur et les effectifs indispensables.