Navire de migrants, bloqué en Méditerranée : comment l'Italie compter gérer la situation

Des migrants s'apprêtant à embarquer sur le navire Ocean Viking.
Des migrants s'apprêtant à embarquer sur le navire Ocean Viking. © VINCENZO CIRCOSTA / AFP
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Antonino Galofaro (correspondant à Rome), édité par Romain Rouillard
L'Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée qui comprend à son bord un peu plus de 1.000 migrants, attend toujours son autorisation de débarquer sur les côtes françaises. Or, selon le droit international, il appartient au port le plus proche d'accueillir le bateau, en l'occurrence un port italien.

C'est le sujet qui a mis le feu aux poudres jeudi à l'Assemblée nationale et sur lequel le député RN Grégoire de Fournas a déclamé des propos à teneur raciste. L'élu LFI, Carlos Martens Bilongo, interpellait le gouvernement au sujet des bateaux qui viennent au secours des migrants en Méditerranée. 

L'Ocean Viking, le navire de SOS Méditerranée, est justement bloqué en mer depuis plusieurs jours et demande l'autorisation d'accoster en France. Or le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a fait valoir le droit international sur la question. Ce dernier stipule qu'il revient au port le plus proche d'accueillir le navire dans pareil cas. Un port situé en Italie, dans ce cas précis.

Réclamer l'asile directement à bord du navire ?

Toutefois, le gouvernement transalpin n'a pas encore réagi officiellement et Rome maintient sa ligne dure en la matière. Les quatre navires des ONG qui se trouvent en ce moment au large des côtes siciliennes restent donc bloqués en mer, tout comme les quelques 1000 personnes qu'ils transportent.

Selon les médias italiens ce vendredi, les autorités pourraient accepter de faire débarquer uniquement les femmes et les enfants. Par ce biais, Rome entend gagner du temps pour mettre en œuvre une nouvelle politique. L'Italie pourrait exiger des migrants qu'ils réclament l'asile directement à bord du navire ou ils se trouvent.

De cette manière, la responsabilité de les prendre en charge retomberait sur les pays qui ont accordé leur pavillon à ces bateaux, à savoir l'Allemagne et la Norvège. L'Italie accepterait alors de faire débarquer tout le monde sur ses côtes. La nouvelle Première ministre, Giorgia Meloni, compte en tout cas démontrer sa fermeté sur la question toute politique de l'immigration. Cette année, les personnes sauvées par les ONG ne représentent que 16 % du nombre total des arrivées en Italie.