Migrants : le parlement rejette la révision constitutionnelle d'Orban

Viktor Orban, Hongrie crédit : ATTILA KISBENEDEK / AFP - 1280
La proposition de révision constitutionnelle de Viktor Orban a été rejetée © ATTILA KISBENEDEK / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le Parlement hongrois a rejeté la proposition d'inscription d'une politique hostile aux migrants dans sa constitution.

Le Premier ministre souverainiste hongrois Viktor Orban a échoué mardi à faire inscrire sa politique hostile aux migrants dans la Constitution, dont la révision en ce sens a été rejetée par le parlement.

Pas de soutien de la gauche ni de l'extrême droite. Le parti Fidesz de Viktor Orban, qui essuie un camouflet législatif sans précédent depuis son retour au pouvoir en 2010, a manqué de deux voix la majorité des deux tiers nécessaire pour faire passer cet amendement rendant illégale, en droit hongrois, la relocalisation par l'UE de réfugiés en Hongrie. La proposition de révision constitutionnelle n'a obtenu le soutien ni des députés de gauche, ni de ceux de l'extrême droite Jobbik.

"Le traître, c'est celui qui laisse entrer les terroristes contre de l'argent". Favorable sur le principe à la mesure, le Jobbik avait conditionné son soutien à la suppression par le gouvernement d'un régime de permis de résidence accordé depuis 2013 aux riches investisseurs extra-européens, un infléchissement que le président Orban a refusé. Le Jobbik a estime que ces dérogations représentent une brèche en faveur de l'immigration ainsi qu'un danger potentiel pour la sécurité de l'Etat, puisque de "riches terroristes", selon ce parti, peuvent virtuellement en bénéficier.

Bien que présents dans l'hémicycle, les députés Jobbik, tout comme les socialistes, n'ont pas pris part au vote. Les élus du parti d'extrême droite ont brandi une banderole portant l'inscription : "Le traître, c'est celui qui laisse entrer les terroristes contre de l'argent".

Pas de politique anti-migrants dans la constitution. Au total, le projet de révision constitutionnelle a recueilli 131 voix, celles du Fidesz et de son petit partenaire chrétien-démocrate. La majorité qualifiée requise était de 133 voix. Le texte prévoyait notamment de rendre inconstitutionnelle en droit hongrois les relocalisations de migrants dans le pays dans le cadre de quotas européens de l'UE. Début octobre, un référendum organisé par Viktor Orban sur le sujet avait recueilli une écrasante majorité mais n'avait pas atteint le quorum de 50% de participation pour avoir valeur légale.