Publicité
Publicité

Metoo : le jury se retire pour décider d'un verdict au procès d'Harvey Weinstein

Europe 1 avec AFP . 2 min
Metoo : le jury se retire pour décider d'un verdict au procès d'Harvey Weinstein
Au procès Weinstein, les jurés étalent des désaccords mais progressent © POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Le verdict est proche pour Harvey Weinstein, rejugé pour agressions sexuelles et viol, plus de sept ans après le début de cette affaire emblématique du mouvement Metoo. Les douze jurés se sont retirés à huis clos jeudi au tribunal de New York pour statuer du sort de l'ancien producteur de cinéma à succès d'Hollywood.

Douze jurés se sont retirés à huis clos jeudi au tribunal de New York pour décider d'un verdict au procès de l'ancien producteur de cinéma et roi d'Hollywood Harvey Weinstein, rejugé pour agressions sexuelles et viol, plus de sept ans après le début de cette affaire emblématique du mouvement #metoo.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Notre panel (de jurés) a commencé ses délibérations", a déclaré vers 11h40 locales (15H40 GMT) le juge Curtis Farber, après les avoir appelés, lors de ses dernières instructions et sur un ton solennel, à user de leur "bon sens" et à ne s'appuyer "que sur les preuves" pour prendre leur "décision" à l'unanimité.

Après six semaines de débats, le jury doit décider si le roi déchu du cinéma indépendant, accusé par des dizaines de femmes d'être un prédateur sexuel, s'est rendu coupable d'agressions sexuelles en 2006 sur l'ancienne assistante de production Miriam Haley et l'ex mannequin Kaja Sokola, et de viol en 2013 sur l'aspirante actrice Jessica Mann. Les trois femmes ont témoigné à visage découvert, parfois pendant plusieurs jours.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Il a violé trois femmes, elles ont toutes dit non !", a martelé une dernière fois la procureure Nicole Blumberg lors de son réquisitoire final mercredi. "Dites-lui ce qu'il sait déjà, qu'il est coupable des trois crimes", a-t-elle lancé aux 12 jurés.

Le fondateur des studios Miramax, producteur de films culte comme "Pulp Fiction" et de succès comme "Shakespeare in Love", avait été condamné en 2020 à 23 ans de prison pour les faits concernant Miriam Haley et Jessica Mann, lors d'un procès retentissant qui symbolisait à l'époque une victoire pour le mouvement #MeToo contre les violences sexuelles.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Harvey Weinstein est toujours détenu en raison d'une autre condamnation pour crimes sexuels en Californie

Mais l'année dernière, la cour d'appel de New York avait annulé ce procès, parce que d'autres victimes présumées avaient pu témoigner aux débats et raconter des agressions pour lesquelles Harvey Weinstein n'était pas inculpé.

Le procès s'est donc rejoué devant la cour pénale de Manhattan, où l'ancien producteur, âgé de 73 ans, a comparu, diminué par de nombreux problèmes de santé, le teint pâle et en chaise roulante. Il est toujours détenu en raison d'une autre condamnation pour crimes sexuels en Californie.

La suite après cette publicité

Harvey Weinstein n'a pas pris la parole à son procès pour se défendre. Jeudi, juste après que les jurés se sont retirés, il a adressé quelques mots au juge pour "dire merci" au personnel du tribunal et aux agents des forces de l'ordre pour l'avoir "traité de manière équitable".

Le procès a aussi porté sur une nouvelle inculpation d'agression sexuelle contre l'ancien mannequin polonaise Kaja Sokola, quand elle avait 19 ans.

Les avocats d'Harvey Weinstein ont tenté tout au long des débats d'attaquer la crédibilité des trois accusatrices, des "femmes qui ont eu leurs rêves (de carrière) brisés" et qui auraient menti pour obtenir de l'argent d'Harvey Weinstein, le "pécheur originel du mouvement #MeToo", a ironisé son avocat, Arthur Aidala.

Ce dernier a notamment insisté sur le fait que les victimes ont toutes continué à fréquenter Harvey Weinstein après les violences dont elles l'accusent.

"Elles savaient qu'il fallait rester de son côté" et ont préféré "enterrer leur traumatisme" pour ne pas subir de représailles d'un homme tout-puissant à Hollywood, a justifié la procureure Nicole Blumberg.

Mais quand, en octobre 2017, des enquêtes du New York Times et du New Yorker ont révélé que de nombreuses femmes l'accusaient, "elles n'étaient plus seules", a-t-elle ajouté.