Mer de Chine méridionale : Pékin proteste après un incident avec un navire américain

destroyer USS John S. McCain, navire américain crédit : AFP PHOTO / US NAVY / MC3 DECLAN BARNES - 1280
Le destroyer USS John S. McCain a fait un passage dans des eaux revendiquées par la Chine © AFP PHOTO / US NAVY / MC3 DECLAN BARNES
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avec AFP
 Le destroyer USS John S. McCain s'est approché à six milles marins du récif Mischief (Meiji en chinois) qui appartient à l'archipel disputé des Spratleys en mer de Chine méridionale. 

La Chine a protesté à la suite d'un incident en mer de Chine méridionale lorsqu'un navire de guerre américain s'est approché jeudi d'une île artificielle construite par Pékin dans cette mer qu'il revendique en quasi-totalité.

Une zone maritime sensible. "La Chine fait part de son vif mécontentement", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Geng Shuang, dans un communiqué diffusé tôt vendredi. Le destroyer USS John S. McCain s'est approché à six milles marins du récif Mischief - Meiji en chinois - qui fait partie de l'archipel disputé des Spratleys, a indiqué jeudi un responsable américain, précisant qu'une frégate chinoise avait envoyé au navire des mises en garde par radio au moins à dix reprises.

Des interactions "sûres et professionnelles". "Ils ont appelé pour dire 's'il-vous-plait, faites demi-tour, vous êtes dans nos eaux'", a-t-il raconté. "Nous leur avons répondu que nous étions un [navire] des États-Unis et que nous menions des opérations de routine dans les eaux internationales". Selon lui, les interactions ont toutes été "sûres et professionnelles" au cours des six heures qu'a duré cette mission. Le porte-parole de Pékin a affirmé que les bâtiments chinois avaient "expulsé" le navire américain après un avertissement.

Des eaux très disputées. Cette "opération de liberté de navigation" est la troisième menée par les États-Unis depuis l'entrée en fonctions du président républicain Donald Trump le 20 janvier. Mais pour Pékin, qui revendique la quasi-totalité de la Mer de Chine méridionale, territoire également convoité par plusieurs pays asiatiques comme les Philippines, Brunei, la Malaisie et le Vietnam, la présence du navire américain est une incursion dans ses eaux territoriales. 

"Un tel acte porte gravement atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine et met en danger les équipages des deux parties", a dénoncé Pékin, répétant que "la Chine jouit d'une souveraineté incontestable sur les îles Nansha (Spratleys en chinois) et les eaux qui les entourent". 

Des provocations qui encouragent la militarisation de la région. Geng Shuang a accusé les États-Unis de "refuser une stabilisation en mer de Chine méridionale" et de pousser à la militarisation de la région. "La Chine est fermement déterminée à sauvegarder sa souveraineté territoriale et ses intérêts maritimes", a-t-il ajouté. Le ministère chinois de la Défense a également protesté, par la voix de son porte-parole, Wu Qian. "Les actes provocateurs des militaires américains ne feront qu'encourager l'armée chinoise à renforcer encore ses capacités de défense", a-t-il averti.

Un bras de fer entre les États-Unis et la Chine. L'initiative américaine est survenue quatre jours après que Washington, épaulé par le Japon et l'Australie, ont protesté contre la construction par Pékin d'îlots artificiels en mer de Chine méridionale, à des fins militaires. Pékin de son côté a remporté une manche cette semaine en obtenant des 10 membres de l'Association des Nations du Sud-Est asiatique qu'ils publient un communiqué édulcoré au sujet de sa campagne expansionniste dans cette mer.