Maroc : flou autour du sort du leader de la contestation dans le Nord

Le leader de la contestation populaire dans le nord du pays a été arrêté après avoir perturbé le prêche de la prière du vendredi. (Illustration)
Le leader de la contestation populaire dans le nord du pays a été arrêté après avoir perturbé le prêche de la prière du vendredi. (Illustration) © FADEL SENNA / AFP
  • Copié
avec AFP
Le leader de la contestation populaire dans le nord du pays a été arrêté après avoir perturbé le prêche de la prière du vendredi.

Le sort de Nasser Zefzafi, leader de la contestation populaire dans le nord du Maroc, était incertain vendredi après que les autorités ont annoncé son arrestation pour avoir perturbé un prêche dans une mosquée. Deux haut responsables, dont le ministre des Affaires islamiques Ahmed Toufiq, ont fait état vendredi de l'arrestation de Nasser Zefzafi.

Le prêche de l'imam interrompu. Celui-ci a "interrompu le prêche de l'imam lors de la prière du vendredi" à la mosquée Mohamed-V d'Al-Hoceïma, "un délit grave", a expliqué Ahmed Toufiq. Un proche de Nasser Zefzafi qui a souhaité garder l'anonymat a pour sa part affirmé que ce dernier avait réussi à échapper aux autorités. Des profils Facebook partisans du mouvement de Nasser Zefzafi ("hirak") ont fait état de leur côté d'une "tentative d'arrestation".

"Je ferai une grève de la faim". Le leader de la contestation populaire est intervenu peu après, vers 14h, en direct sur les réseaux sociaux depuis le toit de sa maison à Al-Hoceïma, entouré d'une foule de ses partisans. "Je n'ai pas peur. S'ils veulent m'arrêter, qu'ils viennent. S'ils m'arrêtent, je ferai une grève de la faim", a-t-il lancé, selon cette vidéo. "Il n'est pas encore arrêté, il est actuellement sur le toit de sa maison avec quelques partisans qui jettent des pierres sur les forces de l'ordre", a indiqué une source autorisée au ministère de l'Intérieur.

Des manifestations récurrentes depuis fin 2016. Dans la région du Rif, réputée frondeuse et conservatrice, la province d'Al-Hoceïma est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures. L'incident avait suscité l'indignation dans le pays, prenant la forme à Al-Hoceïma d'un mouvement plus social et politique. Mené par un groupe d'activistes locaux, le "hirak" (la mouvance) a de nombreuses revendications pour le développement du Rif, qu'il estime marginalisé. Son leader, Nasser Zefzafi, multiplie depuis des mois sur les réseaux sociaux les harangues enflammées contre le "makhzen" (pouvoir).