Mali : au moins 95 habitants d'un village dogon tués

Les autorités locales ont annoncé que 95 personnes avaient été tuées dans un village dogon du centre du Mali (Photo d'illustration)
Les autorités locales ont annoncé que 95 personnes avaient été tuées dans un village dogon du centre du Mali (Photo d'illustration) © MICHELE CATTANI / AFP
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avec AFP , modifié à
Des hommes armés ont tué au moins 95 habitants du village dogon de Sobane-Kou, dans le centre du Mali, dans la nuit de dimanche à lundi, ont indiqué les autorités locales. 

Au moins 95 habitants du village dogon de Sobane-Kou, dans le centre du Mali, ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi par des hommes armés, ont indiqué un élu local et une source sécuritaire.

Multiplication des affrontement depuis 2015

Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe djihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense".

"Nous avons pour le moment 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps", a déclaré sous le couvert de l'anonymat un élu de la commune de Koundou (cercle de Koro), où se situe ce village de quelque 300 habitants. "C'est un village dogon qui a été quasiment rasé", a pour sa part indiqué une source sécuritaire malienne se trouvant sur place. "Nous sommes sur le terrain avec des élus, nous avons déjà compté 95 civils tués", a-t-elle ajouté.

Une partie du pays n'est plus sous contrôle

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes, en grande partie dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les djihadistes, dont l'application accumule les retards.

Depuis 2015, ces violences se sont propagées du nord au centre du pays, voire parfois au sud. Elles se concentrent surtout dans le centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins.