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avec AFP , modifié à
Selon le Programme alimentaire mondial, la famine qui frappe Madagascar est la première au monde à trouver son origine dans le réchauffement climatique. 500.000 enfants souffrent d'ores et déjà de malnutrition, dont 110.000 d'une forme sévère ou aigüe et qui ne sont qu'à un pas de la mort. 

Le réchauffement climatique dû à l'homme est la cause de la famine qui frappe Madagascar, la première du genre mais pas la dernière, a mis en garde mardi un responsable du Programme alimentaire mondial (PAM). Selon Aduino Mangoni, directeur adjoint du PAM à Madagascar, 30.000 personnes souffrent désormais de la famine dans la moitié sud de l'île frappée par une sécheresse inédite depuis 40 ans et plus de 1,3 million souffrent de malnutrition aigüe, a souligné Aduino Mangoni par visioconférence, lors d'un briefing de l'ONU à Genève.

"La seule famine liée au changement climatique sur Terre"

Pour lui, il s'agit de la première famine provoquée par le réchauffement climatique dû aux activités humaines. C'est aussi "la seule famine liée au changement climatique sur Terre", a-t-il encore insisté, soulignant que celles qui frappent aujourd'hui le Yémen, le Soudan du sud et la région éthiopienne du Tigré sont toutes provoquées par des conflits. "La situation est très inquiétante", a-t-il souligné, décrivant des enfants, "qui n'ont que la peau sur les os" qu'il a rencontrés dans un centre de nutrition lors d'un récent voyage dans la région la plus touchée. "C'est un crève-cœur", a-t-il ajouté.

500.000 enfants souffrent d'ores et déjà de malnutrition

La prochaine récolte ne pourra avoir lieu que dans six mois et la situation ne peut que se détériorer d'ici là, a-t-il mis en garde, rappelant que 500.000 enfants souffrent d'ores et déjà de malnutrition, dont 110.000 d'une forme sévère ou aigüe et qui ne sont qu'à un pas de la mort. Le PAM a besoin de 69 millions de dollars pour pouvoir mettre en place l'aide nécessaire sur les six prochains mois. Dans la pointe sud de l'île, 91% de la population vit en situation de pauvreté et la sécheresse a réduit à néant les capacités de production agricole et de pêche dont les familles dépendent pour leur survie, soulignait récemment un rapport établi par Amnesty International.