L'ultranationaliste serbe Seselj reconnu coupable de crimes contre l'humanité

Vojislav Seselj a déjà passé douze ans derrière les barreaux.
Vojislav Seselj a déjà passé douze ans derrière les barreaux. © ANDREJ ISAKOVIC / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'ultranationaliste Vojislav Seselj a été condamné à dix ans de prison par un tribunal de l'ONU, pour crimes contre l'humanité lors des guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie.

L'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj, acquitté en première instance en 2016, a été reconnu coupable mercredi en appel de crimes contre l'humanité par un tribunal de l'ONU qui le jugeait pour sa responsabilité dans les conflits dans les Balkans dans les années 1990. Ce partisan virulent de la "Grande Serbie" a été condamné à dix ans de prison, mais restera libre car la peine est couverte par la période de détention déjà effectuée, a précisé le juge américain Theodor Meron en prononçant le jugement à La Haye.

Seselj "fier des crimes qui lui sont imputés". Vojislav Seselj a déjà effectué près de douze ans de prison entre février 2003 et novembre 2014, quand il avait été libéré pour raisons de santé. Vojislav Seselj, 63 ans, qui n'était pas présent à ce procès en appel, est reconnu coupable de "persécution", déportation", des infractions qualifiées de "crimes contre l'humanité", commises notamment dans l'ex-province autonome de Voïvodine, souligne le jugement. Vojislav Seselj s'est dit mercredi "fier des crimes qui (lui) sont imputés" par la justice internationale et a assuré qu'il était "prêt à les répéter à l'avenir", dans une déclaration par téléphone à l'AFP.

Acquitté en première instance. Le fondateur du parti d'extrême droite serbe SRS, aujourd'hui député, avait été acquitté au terme d'un procès de huit ans, en mars 2016, par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de neuf chefs d'accusation pour un "nettoyage ethnique" ayant visé des Croates, des musulmans et autres non-Serbes dans les années 1990. L'accusation, qui avait interjeté appel dès 2016, cherchait depuis lors à renverser cet acquittement et à "casser le jugement, entaché de nombreuses erreurs, rendu par la chambre de première instance du TPIY".