L’OMS annonce la fin de l'épidémie d'Ebola en Sierra Leone

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B.B avec AFP , modifié à
Le virus est responsable de la mort de milliers de personnes dans le pays et d'une brutale récession économique.

Le 24 août dernier, le dernier malade d'Ebola en Sierra Leone avait quitté l'hôpital, guéri. Le pays y avait alors vu une étape vers la fin de l'épidémie. C’est désormais chose faite. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré samedi la Sierra Leone exempte de la transmission du virus de l'Ebola, responsable de la mort de milliers de personnes dans le pays et d'une brutale récession économique.

Sous les applaudissements de la foule. "Aujourd'hui, le 7 novembre 2015, l'Organisation mondiale de la santé déclare la fin de l'épidémie d'Ebola en Sierra Leone", a annoncé Anders Nordstrom, responsable de l'OMS pour la Sierra Leone, lors d'une cérémonie dans la capitale Freetown, sous les applaudissements de la foule. Un pays est déclaré exempt de transmission d'Ebola lorsque deux périodes de 21 jours - la durée maximale d'incubation du virus - se sont écoulées sans nouveau cas depuis le second test négatif sur un patient guéri.

Quelque 4.000 morts en Sierra Leone. Cette épidémie, la plus grave depuis l'identification du virus en Afrique centrale en 1976, a fait plus de 11.300 morts - dont quelque 4.000 en Sierra Leone - sur quelque 29.000 cas recensés, un bilan toutefois sous-évalué, de l'aveu même de l'OMS.  Les victimes se concentrent à 99% dans trois pays limitrophes: la Guinée, d'où est partie l'épidémie en décembre 2013, la Sierra Leone et le Liberia.

En plus du tribut humain, l'épidémie a infligé de sévères pertes économiques à la Sierra Leone, sortie il y a 13 ans d'une décennie de guerre civile parmi les plus meurtrières du continent avec environ 120.000 morts et des milliers de civils mutilés entre 1991 et 2002. D'après la Banque mondiale, l'économie devrait enregistrer cette année au moins 1,4 milliard de dollars (près de 1,3 milliard d'euros) de pertes, conduisant à une contraction "sans précédent" de 23,5% de son PIB. L'impact économique a été aggravé par une forte baisse des prix mondiaux du minerai de fer et l'effondrement du secteur minier, les investisseurs étrangers ayant fui le pays par crainte du virus.