Loi martiale en Ukraine : Poutine fait part à Merkel d'une "sérieuse préoccupation" de Moscou

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Lors d'un entretien téléphonique avec Angela Merkel, Vladimir Poutine "a exprimé une sérieuse préoccupation en raison de la décision de Kiev". © ALEXEY NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président russe a affirmé à la chancelière allemande qu'il espérait "que Berlin pourra influencer les autorités ukrainiennes afin de les dissuader des actes ultérieurs irréfléchis". 

Le président russe Vladimir Poutine a fait part à Angela Merkel d'une "sérieuse préoccupation" de Moscou après l'instauration en Ukraine de la loi martiale, en demandant à la chancelière allemande de dissuader Kiev de tout acte "irréfléchi", a annoncé mardi le Kremlin dans un communiqué. Il s'agit de la première confrontation ouverte entre Moscou et Kiev depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en 2014 et l'éclatement d'un conflit armé dans l'Est de l'Ukraine entre forces ukrainiennes et séparatistes prorusses qui a fait depuis plus de 10.000 morts.

Entretien téléphonique. Lors d'un entretien téléphonique avec Angela Merkel, Vladimir Poutine "a exprimé une sérieuse préoccupation en raison de la décision de Kiev (...) d'instaurer la loi martiale" et "a dit espérer que Berlin pourra influencer les autorités ukrainiennes afin de les dissuader des actes ultérieurs irréfléchis", précise le communiqué.

La loi martiale pendant 30 jours. Le Parlement ukrainien a voté lundi soir l'introduction de la loi martiale dans les régions frontalières du pays pour 30 jours, dans un contexte de forte tension avec la Russie, qui a capturé dimanche trois de ses navires militaires. Un projet de loi ad hoc a été approuvé par 276 députés, lors d'une séance houleuse en présence du président Petro Porochenko. Dans une allocution télévisée à la nation, le président ukrainien Petro Porochenko a justifié cette initiative, sans précédent depuis l'indépendance de cette ex-république soviétique en 1991, par "la menace extrêmement élevée" d'une offensive terrestre russe. 

La diplomatie russe, qui a convoqué lundi le chargé d'affaires ukrainien à Moscou, a accusé Kiev de "créer un prétexte pour renforcer les sanctions" occidentales contre la Russie, déjà en place depuis 2014.