L'Iran suggère que Trump veut "pomper" l'argent de l'Arabie saoudite

Donald Trump a entamé ce week-end une tournée de plusieurs jours ua Moye-Orient et en Europe
Donald Trump a entamé ce week-end une tournée de plusieurs jours ua Moye-Orient et en Europe © MANDEL NGAN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'Iran a répondu au président américain qui avait appelé à isoler le pays lors de son voyage en Arabie saoudite.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a dénoncé dimanche soir dans un tweet les "attaques" formulées contre son pays par le président américain Donald Trump à Ryad, suggérant que Washington voulait "pomper" l'argent de l'Arabie saoudite. Il s'agit de la première réaction officielle iranienne après un discours prononcé dimanche à Ryad par Donald Trump qui a accusé l'Iran de "soutenir le terrorisme". "L'Iran, qui vient de tenir de vraies élections, est attaqué par le président des Etats-Unis dans ce bastion de la démocratie et de la modération", a dit Mohammad Javad Zarif, en ironisant sur l'Arabie saoudite. "S'agit-il de politique étrangère ou de pomper 480 milliards de dollars" au roi de l'Arabie saoudite ?, a-t-il poursuivi.

Trump appelle à isoler l'Iran. Washington et Ryad ont signé samedi, au premier jour de la visite de Donald Trump à Ryad, des méga-contrats de plusieurs centaines de milliards de dollars dont 110 milliards de dollars consacrés à l'achat d'armement américain par l'Arabie saoudite. Dans un discours devant les représentants d'une cinquantaine de nations musulmanes, le président Trump a appelé dimanche tous les pays à "isoler" l'Iran. "Du Liban à l'Irak en passant par le Yémen, l'Iran finance, arme et entraîne des terroristes, des milices et d'autres groupes terroristes qui répandent la destruction et le chaos à travers la région", a-t-il dit.

L'Arabie saoudite sunnite et l'Iran chiite, deux puissances régionales, s'opposent sur tous les conflits régionaux, notamment sur la Syrie ou le Yémen. Dimanche soir, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Ghassemi, a rejeté les déclarations saoudiennes à propos du programme balistique de l'Iran. "Les activités balistiques de l'Iran font partie de nos politiques de défense (...) Nous allons continuer avec force le renforcement de ces activités et (...) ne permettrons à aucun pays de parler de notre politique de défense", a déclaré Bahram Ghassemi, cité par le site YJC, qui dépend de la télévision d'Etat.

"Mauvaise influence iranienne". Il était interrogé sur les déclarations du chef de la diplomatie saoudienne sur le programme balistique de l'Iran prononcées lors d'une conférence de presse commune samedi avec le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Ce dernier, qui a accompagné le président américain Donald Trump en Arabie saoudite, a aussi dénoncé la "mauvaise influence iranienne" dans la région. Il a émis l'espoir que le président modéré Hassan Rohani, réélu triomphalement vendredi, "mettra fin aux essais de missiles balistiques" de l'Iran.

Mercredi, les Etats-Unis ont annoncé leur décision de poursuivre la politique de levée des sanctions contre l'Iran dans le cadre de l'accord international de juillet 2015 sur le programme nucléaire de Téhéran. Mais dans le même temps, le Trésor américain a rendu publique de nouvelles sanctions ciblées contre des responsables iraniens liés au programme de missiles balistiques.