Liban : des manifestants devant un ministère évacués de force

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N.M. avec AFP , modifié à
Ils voulaient exprimer leur colère par rapport à la crise des ordures qui frappe le Liban depuis juillet et plus généralement, contre la corruption dans le pays. 

La police anti-émeutes a évacué de force mardi l'ensemble des militants de la société civile qui avaient occupé le ministère de l'Environnement à Beyrouth, au Liban. Les manifestants protestaient contre l'incapacité du gouvernement à régler la crise des ordures. Cette crise a été provoquée à la mi-juillet par la fermeture de la plus grande décharge du Liban et l'amoncellement des déchets dans les rues.

Sortis "par la force". Imad Bazzi, l'un des organisateurs de la campagne citoyenne "Vous puez" à l'origine d'un vaste mouvement de protestation contre la paralysie de l'Etat et la corruption, a affirmé que la police avait évacué "en les bousculant" quatorze militants qui se trouvaient encore à l'intérieur du ministère. "Ils nous ont obligés à sortir par la force, ils ont chassé les médias, coupé l'électricité, ils nous ont bousculés dans les escaliers étage par étage. Notre sit-in était pacifique mais ils ont eu recours à la violence" a-t-il ajouté. Des militants qui avaient organisé un sit-in à l'extérieur ont été aussi évacués de force par la police. 

Ras-le-bol général. Les organisateurs de cette campagne avaient lancé un ultimatum qui a expiré à 19 heures locales pour obtenir la démission du ministre de l'Environnement et trouver une solution durable à la crise des ordures qui dure depuis un mois et demi. Mais au-delà de cette crise, la mobilisation illustre le ras-le-bol de la population face à la corruption endémique, à la paralysie des institutions politiques et au délabrement des services publiques, 25 ans après la fin de la guerre civile.

Inaction du gouvernement. Depuis la première manifestation, organisée le 22 août dans le cadre du mouvement "Vous puez", le gouvernement miné par ses divisions n'a pris aucune décision pour répondre aux exigences des protestataires, et le ministre Machnouk a refusé de démissionner.


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