Liban : Beyrouth traversée par des ruisseaux d'ordures

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avec AFP , modifié à
La crise des déchets qui touche la capitale libanaise et le pays depuis l'été a pris un nouveau tour dimanche à cause de fortes pluies.

Des pluies diluviennes ont transformé dimanche en ruisseaux d'ordures certaines rues de villes libanaises, dont la capitale Beyrouth. Une conséquence de la crise de la collecte des déchets qui touche ce pays depuis trois mois.

Quand les Beyrouthins se font éboueurs. De nombreux internautes ont publié dimanche des images montrant de grandes quantités d'ordures non collectées emportées par les eaux et dévalant les rues de la capitale libanaise. Des militants du collectif 'Vous puez', qui est au cœur de la contestation populaire contre les autorités depuis le début de la crise des déchets, ont récupéré et trié dimanche des ordures déposées dans le lit de la rivière de Beyrouth et emportées par les fortes pluies.

شو منقول لولادنا بكرا؟ ايه نحنا الجيل اللي شاف اول طوفان زبالة؟ ايه نحنا الجيل اللي اجت الكوليرا عايامه؟ولمن يسألونا ليه صار هيك؟ شو منقلهم؟ ما تواخذونا كنا ملتهيين بمشاكل السياسيين بين بعضهم وقنعونا أنها مشاكلنا وما خلونا نتوحد؟ شو منقلهم؟ نزل كم شاب وصبية آدمي بس ما خلينا عصاية غير ما حطيناها بدولايبهم؟ #مستمرون #طلعت_ريحتكم

Posté par ‎طلعت ريحتكم‎ sur dimanche 25 octobre 2015

"Nous sommes fiers d'être des éboueurs, d'ordures et de corrompus", a écrit 'Vous puez' sur sa page Facebook, accusant les politiques de ne rien faire "pendant que le pays se noie dans ses ordures (....)". Dans d'autres quartiers, des agents municipaux ont utilisé des bulldozers pour reconstituer des piles de déchets après l'arrêt des pluies.

Un ras-le-bol qui couve depuis l'été. La crise des déchets a commencé après la fermeture en juillet de la principale décharge du Liban, créant une grave situation sanitaire à laquelle les autorités n'ont toujours pas trouvé de solution durable.

Des milliers de Libanais sont descendus dans les rues de la capitale à l'été pour exprimer leur ras-le-bol contre l'impuissance, l'inaction et la corruption de l'Etat ainsi que l'absence de services de base comme l'électricité et l'eau, 25 ans après la fin de la guerre civile. Sous la pression de la rue, le gouvernement avait annoncé le 10 septembre un plan censé mettre fin à la crise qui a cependant été rejeté par la rue et les associations civiles.