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Laura van Lerberghe avec AFP / Crédits photo : Martin Bertrand / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Tags, agressions, manifestations, profanations... La Commission européenne a condamné dimanche la "résurgence" d'actes antisémites depuis le déclenchement du conflit entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, estimant que "les Juifs d'Europe vivent aujourd'hui de nouveau dans la peur".

Vandalisation de monuments et de sites juifs, agressions physiques et verbales ou encore menaces de mort... "La recrudescence des incidents antisémites à travers l'Europe ces derniers jours atteint des niveaux exceptionnellement élevés, rappelant certaines des périodes les plus sombres de l'Histoire", a indiqué l'exécutif européen dans un communiqué. "En ces temps difficiles, l'UE se tient aux côtés de ses communautés juives. Nous condamnons ces actes ignobles dans les termes les plus fermes. Ils vont à l'encontre de tout ce que représente l'Europe, de nos valeurs fondamentales, de notre mode de vie", a-t-il ajouté.

Selon l'Organisation Juive Européenne, ces actes antisémites sont en hausse de 1.500 % par rapport aux huit dernières années. Résultat : de nombreux juifs prennent des précautions pour se protéger. "Ils installent plus de caméras, ils remplacent leurs portes, leurs serrures. Ils mettent des fenêtres pare-balles et c'est une honte pour l'Europe. Les citoyens européens ne devraient pas vivre dans la peur", lance le rabbin Menachem Margolin.

257 actes antisémites sur le mois passé à Paris

Ils sont contraires "au modèle de société (européen) basé sur l'égalité, l'inclusion et le respect complet des droits de l'homme. Juif, musulman, chrétien, personne ne devrait vivre dans la peur de la discrimination ou de la violence en raison de sa religion ou de son identité", a insisté la Commission.

Elle cite des cocktails Molotov lancés sur une synagogue en Allemagne, des tags représentant des étoiles de David sur des immeubles en France, la profanation d'un cimetière juif en Autriche, des attaques de magasins et de synagogues en Espagne, et des slogans hostiles scandés lors de manifestations.

En France, depuis le 7 octobre, 857 actes antisémites ont été recensés, soit "autant en trois semaines" que sur "toute l'année écoulée", a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a de son côté fait état dimanche de 257 actes antisémites sur le mois passé dans l'agglomération parisienne.

"Nous devons lutter contre cette montée de l'antisémitisme"

Une jeune femme de confession juive a été poignardée samedi à son domicile à Lyon (centre-est de la France), avec un possible "mobile antisémite" selon le parquet. Des tags à caractère antisémite ont par ailleurs été découverts sur les murs de plusieurs établissements scolaires à Strasbourg (est de la France), a indiqué vendredi une source policière.

"Nous devons lutter contre cette montée de l'antisémitisme, ainsi que contre la montée de la haine anti-musulmans à laquelle nous avons assisté ces dernières semaines et qui n'a pas sa place en Europe", a ajouté la Commission.

Bruxelles rappelle avoir durci l'encadrement des plateformes internet

"Le droit de l'UE criminalise l'incitation publique à la haine et à la violence et définit une approche commune pour lutter contre les discours de haine et crimes racistes et xénophobes : garantir son application rigoureuse est plus impératif que jamais", souligne l'exécutif européen. Outre sa stratégie contre l'antisémitisme mise en place en 2021, Bruxelles rappelle aussi avoir durci l'encadrement des plateformes internet afin de contrer les discours de haine ou de désinformation en ligne.