Les "millennials"(18-34 ans) sont près de 75,4 millions aux Etats-Unis, plus nombreux que les baby-boomers (âgés de 51 à 69 ans). Leur vote est l'un des enjeu de cette présidentielle. 1:32
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Walid Berrissoul et O.G
Pour certains, c'est la première élection de leur vie. Et ils ont à choisir entre les deux candidats les plus impopulaires de l'histoire des Etats-Unis. Europe 1 est allé à la rencontre de ces jeunes Américains dont le vote fait l'objet de toutes les attentions.
REPORTAGE

Pour beaucoup d'entre eux, c'est le premier scrutin de leur vie, dans la pire élection qui soit. Eux, ce sont les jeunes Américains, les "millennials" (ou génération Y en français, ndlr), ces 18-34 ans hyper-connectés appelés à voter dans cinq jours pour élire le prochain président des Etats-Unis. Mais entre une Hillary Clinton fragilisée par une enquête du FBI dans l'affaire des e-mails et un Donald Trump qui ne trouve pas un écho favorable auprès d'eux, les jeunes Américains semblent s'être éloignés d'une campagne qui est loin de les passionner. 

Alors que les "millennials" sont près de 75,4 millions aux Etats-Unis, plus nombreux que les baby-boomers (âgés de 51 à 69 ans), le vote des jeunes Américains est l'un des enjeux de cette présidentielle. En meeting mercredi soir dans une ville étudiante de Caroline du Nord, Barack Obama ne s'y est pas trompé en lançant à l'assistance : "Le sort de la République est entre vos mains". Une phrase choc censée relancer la machine à voter : en 2012, ce sont les jeunes qui avaient fait pencher la balance en faveur de l'actuel locataire de la Maison-Blanche.

"Je n'ai pas envie d'aller voter cette année". Sur le campus de la Full Sail University, près d'Orlando, en Floride, Donald Trump et Hillary Clinton, les deux candidats les plus impopulaires de l'histoire, s'arrachent le vote étudiant. "Pourquoi faut-il choisir entre ces deux-là ?" souffle Jenner, 21 ans. "Dès que je regarde une vidéo sur Internet, il y a une pub pour Clinton", raconte de son côté Jeff. L'étudiant de 20 ans ne cache pas son agacement : "J'ai envie qu'ils arrêtent de me forcer la main. Je ne fais confiance ni à Trump, ni à Hillary". Puis il lâche, blasé : "Je n'ai pas envie d'aller voter cette année".

"J'ai presque honte d'être Américain". Quelque 1.500 kilomètres plus loin, sur le campus de Colombus dans l'Ohio, presque personne n'affiche les couleurs des candidats. Ici, pas plus d'engouement pour une campagne électorale qui en écoeure certains : "Plus ils s'insultent, plus ça me dégoûte", témoigne Madison. Âgé de 18 ans, cet étudiant confie toutefois qu'il est hors de question pour lui de laisser passer cette élection. Vainement, il a essayé d'ignorer les règlements de compte, les pics et les passes d'armes auxquelles se sont livrés les deux candidats. "J'ai presque honte d'être Américain vu comment ils se comportent", ajoute Madison. "Je suis dans le noir alors que c'est ma première fois", regrette-t-il. "Mais si je veux du changement dans ce pays je sais qu'il faut que j'aille voter".

La tentation des petits partis. La moitié de ces jeunes Américains sont inscrits sur les listes électorales, mais selon le Pew Research Center, seuls 40% d'entre eux se rendent aux urnes. Beaucoup d'entre eux sont aussi tentés par "le troisième parti" : les petits candidats indépendants. Selon un récent sondage, ce choix concerne, avec l'abstention, au moins 25 millions de jeunes Américains.