Le Venezuela suspend le signal de CNN en espagnol, accusé de "propagande"

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avec AFP , modifié à
Alors que les tensions entre le Venezuela et les Etats-Unis se renforcent depuis quelques jours, Nicolas Maduro a suspendu la diffusion de la chaîne CNN en espagnol.

Le gouvernement vénézuélien a suspendu mercredi le signal de CNN en espagnol, principale chaîne d'information d'Amérique latine, l'accusant de "propagande de guerre".

Une suspension immédiate. Cette décision est intervenue deux jours après les sanctions infligées par les Etats-Unis au vice-président du Venezuela Tareck El Aissami, 42 ans, pour trafic de drogue. La Commission nationale des télécommunications vénézuélienne (Conatel) a décrété "la suspension du signal de la chaîne d'information CNN en espagnol sur le territoire", selon un communiqué. La chaîne n'était plus diffusée mercredi après-midi par les différentes entreprises de câble au Venezuela, dont DirecTV, Intercable, Supercable, Net Uno et Movistar. En revanche, CNN International, sa version anglophone, continuait d'être diffusée.

"Une propagande de guerre". Un peu plus tôt dans la journée, la ministre des Affaires étrangères du Venezuela Delcy Rodriguez avait annoncé que des mesures allaient être prises contre CNN en espagnol, l'accusant de mener "une opération de propagande de guerre, basée sur des erreurs". Elle faisait référence à un reportage diffusé le 6 février sur un trafic supposé de visas et de passeports vénézuéliens depuis l'ambassade du pays sud-américain en Irak. La chaîne citait Tareck El Aissami comme un des organisateurs.

"CNN, dehors !". Dimanche, le président socialiste Nicolas Maduro s'en était déjà pris à CNN en espagnol lors de son émission hebdomadaire. "Je veux que CNN sorte du Venezuela, dehors !", avait-il lancé. Tareck El Aissami est considéré comme le probable successeur de Nicolas Maduro, et représente l'aile dure du parti socialiste au pouvoir. Il s'est vu geler lundi ses avoirs éventuels aux Etats-Unis et interdire tout échange commercial transitant par le système financier américain. Il a réagi mardi avec virulence à ces sanctions, qualifiées de "misérable et infâme agression", tandis que Caracas remettait mercredi deux lettres de protestation au chargé d'affaires américain au Venezuela.

Les relations entre Washington et Caracas sont tendues depuis l'arrivée au pouvoir en 1999 d'Hugo Chavez, célèbre pour ses diatribes anti-américaines. Les tensions se sont poursuivies avec l'élection en 2013 de son successeur Nicolas Maduro, tout aussi virulent contre "l'empire". Les deux pays n'ont plus d'ambassadeur respectif depuis 2010.