Gênes pont 1:35
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Antonino Galofaro (à Gênes) , modifié à
Près de quatre ans après l'effondrement du pont Morandi à Gênes, le procès du drame s'est ouvert. L'écroulement d'un des plus grands ponts autoroutiers d'Italie avait entraîné dans sa chute des dizaines de véhicules. Quarante-trois personnes avaient perdu la vie suite à la catastrophe. La détermination de la responsabilité de la société autoroutière "Autostrade per l'Italia" est au cœur des enjeux du procès.

C'est une image choc qui avait frappé le monde entier en 2018. Cette année-là, l'un des plus grands ponts autoroutiers d'Italie s'est écroulé le 14 août à Gênes, entraînant dans sa chute des dizaines de voitures. Quarante-trois personnes avaient perdu la vie, dont quatre Français. Le procès de cette catastrophe du pont Morandi s'est ouvert jeudi. Il y a 59 prévenus et parmi les principaux enjeux, la justice compte déterminer la responsabilité de la société autoroutière Autostrade per l'Italia.

"On connaissait déjà la dangerosité de la structure depuis 2013"

Les familles ainsi que les proches des victimes veulent savoir qui se trouve derrière un drame qui aurait pu être, selon elles, évité. "Il y a eu un rapport indépendant ordonné par le juge qui définit les causes de l'effondrement", précise Egle Possetti, présidente du comité des victimes du pont Morandi. "Ce rapport indique qu'il y a eu absence ou insuffisance d'entretien. On connaissait déjà la dangerosité de la structure depuis 2013 et rien n'a été fait."

L'effondrement du pont avait provoqué la mort de 43 personnes, dont quatre victimes françaises. Trois d'entre eux, âgés de 20 à 22 ans, étaient partis de Montpellier pour rejoindre un festival de techno en Sardaigne. La quatrième victime, un jeune homme de 22 ans, avait rejoint un covoiturage à Nîmes vers l'Italie.

Ce sont d'anciens dirigeants ou employés d'Autostrade per l'Italia et de sa société sœur Spea, deux entreprises chargées de l'entretien du pont, qui se trouvent sur le banc des accusés. À leurs côtés, des fonctionnaires qui étaient chargés à l'époque de contrôler les travaux. Ce sont au total 59 personnes qui sont accusées, entre autres, d'homicide involontaire, d'attentat à la sécurité des transports ou encore d'avoir provoqué volontairement l'effondrement du pont Morandi. Le procès s'annonce long, entre deux et trois ans. Le juge devra entendre pas moins de 180 témoins. 

Le pont de Gênes a rouvert à la circulation deux ans après le drame, le 4 août 2020. Les familles des victimes avaient refusé de participer à l'événement.