Le Premier ministre australien se paie la tête de Trump

Malcolm Turnbull a imité les tics de langage du président américain en évoquant une conversation où il est notamment question de l'affaire russe.
Malcolm Turnbull a imité les tics de langage du président américain en évoquant une conversation où il est notamment question de l'affaire russe. © AFP
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avec AFP
Malcolm Turnbull a imité les tics de langage du président américain en évoquant une conversation où il est notamment question de l'affaire russe.

Le Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'est payé la tête de Donald Trump en imitant les tics de langage du président américain, quelques mois après une conversation téléphonique tendue entre les deux dirigeants. Dans un enregistrement audio d'une rencontre avec des journalistes à Canberra mercredi, on entend Malcolm Turnbull se moquer de la façon de parler caractéristique du président américain, et faire aussi allusion à l'affaire russe.

"Le Donald et moi, on gagne et on gagne dans les sondages", dit-il. "On gagne tant. On gagne comme on n'a jamais gagné auparavant. Oui on gagne, on gagne. Pas les faux sondages. Ceux-là, on ne les gagne pas", ajoute-t-il, suscitant les rires de l'assistance.

Il s'exprimait lors du Mid-Winter Ball de Canberra, gala de charité auxquels participent hommes politiques et journalistes et pendant lequel fusent souvent les plaisanteries. "On gagne dans les vrais sondages. Vous savez, les sondages en ligne. Ils sont si faciles à gagner". Cet événement est normalement "off", c'est-à-dire que la presse n'est pas supposée publier ce qu'il s'y dit. Mais le chef du service politique de la chaîne privée Channel 9, qui ne participait pas à la soirée, a reçu un enregistrement et a décidé de le diffuser.

Washington comprend le "côté léger" de la situation. Malcolm Turnbull a tenté jeudi de minimiser ses dires. "Mon discours a été prononcé dans la bonne humeur, une bonne humeur affectueuse", a-t-il assuré à la radio 3AW de Melbourne.  La fuite constitue "un manquement au protocole, au contrat de confiance", a-t-il poursuivi. "Mais on était dans la bonne humeur, c'était affectueux et la cible des vannes, c'était moi-même". L'ambassade des États-Unis a dit comprendre le côté léger de la situation.  "Nous sommes conscients que l'événement d'hier soir est l'équivalent de notre propre dîner des correspondants de la Maison-Blanche", a-t-elle déclaré dans un communiqué cité par Channel 9. "Nous prenons ceci avec la bonne humeur qui convient".

"J'ai ce contact russe. Croyez moi, c'est vrai". Le mois dernier à New York, Donald Trump a scellé sa réconciliation avec Malcolm Turnbull en réaffirmant la "formidable amitié" américano-australienne qui avait été ébranlée en janvier. Selon les médias, un Donald Trump furieux avait alors écourté une conversation téléphonique avec le Premier ministre australien à cause d'un accord conclu avec l'administration Obama sur l'accueil aux États-Unis de réfugiés relégués par l'Australie dans des camps offshore. Dans un autre enregistrement, Malcolm Turnbull se moque également de la controverse sur les liens supposés entre l'entourage de Donald Trump et la Russie. "J'ai ce (contact) russe. Croyez moi, c'est vrai. C'est vrai", lance le Premier ministre.