Le G7 annonce de nouvelles sanctions contre Moscou
Alors que le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu à Hiroshima, au Japon, au sommet du G7, les pays membres ont annoncé vendredi des mesures pour "priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est attendu en personne au sommet du G7 à Hiroshima, au Japon, dont les dirigeants ont dès vendredi annoncé de nouvelles sanctions pour "priver la Russie" des ressources qui "soutiennent son entreprise guerrière". "Des choses très importantes seront décidées sur place, et donc la présence, la présence en personne de notre président est absolument essentielle pour défendre nos intérêts", a déclaré le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Oleksiï Danilov.
En attendant, Volodymyr Zelensky a annoncé vendredi sur son compte Instagram être arrivé en Arabie saoudite, où il prévoit de s'exprimer au sommet de la Ligue arabe organisé à Jeddah et de mener divers entretiens bilatéraux, y compris avec le prince héritier du royaume pétro-gazier Mohammed ben Salmane.
Il se rendra ensuite ce week-end dans la ville japonaise victime du premier bombardement atomique de l'histoire en 1945 et devenue depuis un symbole mondial de la paix. Son déplacement est "très important", a commenté une source diplomatique française.
Un symbole ambivalent
Alors qu'il devait initialement intervenir par vidéoconférence, Volodymyr Zelensky, qui vient d'achever une tournée en Europe, devrait participer en personne au sommet dimanche, lors du dernier jour. C'est-à-dire lorsque seront aussi présents les dirigeants de huit pays invités par la présidence japonaise, parmi lesquels de grands émergents comme le Brésil, l'Indonésie et surtout l'Inde - qui entretient des liens militaires étroits avec la Russie et a refusé de condamner l'invasion russe de l'Ukraine.
"On peut supposer qu'ils vont se voir", "c'est une opportunité" de "s'exprimer avec le plus de leaders possibles", a estimé cette source diplomatique, affirmant que le "meilleur porte-parole" de la cause de l'Ukraine, "c'est le président ukrainien lui-même".
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Sa présence à Hiroshima sera un symbole ambivalent, estime Ian Lesser, vice-président du German Marshall Fund of the United States, un cercle de réflexion américain : "Cela va souligner l'importance du conflit" russo-ukrainien pour défendre "la paix dans le monde, mais aussi le risque d'escalade" entre des puissances nucléaires.
Volodymyr Zelensky devrait solliciter auprès du G7 de nouveaux moyens militaires pour mieux s'opposer aux troupes russes, avant la contre-offensive annoncée de Kiev : davantage d'obus d'artillerie, davantage de systèmes sophistiqués de défense antiaérienne, et probablement une nouvelle demande pour obtenir des F-16 de fabrication américaine, des avions de combat dont les Européens disposent aussi "en grande quantité", a rappelé Ian Lesser.
Les diamants russes "pas éternels"
Dans une déclaration commune publiée après une réunion consacrée à l'Ukraine dès vendredi, les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada ont annoncé des mesures pour "priver la Russie des technologies, des équipements industriels et des services du G7 qui soutiennent son entreprise guerrière".
Cela inclut des restrictions sur les exportations de biens "essentiels pour la Russie sur le champ de bataille", ainsi que le ciblage d'entités accusées d'acheminer du matériel vers le front pour son compte. Le Royaume-Uni et l'Union européenne avait auparavant annoncé des restrictions à leurs importations de diamants russes, une industrie qui rapporte chaque année plusieurs milliards de dollars à Moscou.
"Les diamants russes ne sont pas éternels", a ironisé le président du Conseil européen Charles Michel. Ces sanctions montrent que "le G7 reste uni face à la menace de la Russie et ferme dans son soutien à l'Ukraine", a déclaré de son côté le Premier ministre britannique Rishi Sunak.
Hommage aux victimes de Hiroshima
Les dirigeants du G7 se sont aussi recueillis vendredi au Parc du mémorial de la paix avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida, dont les racines familiales et politiques sont à Hiroshima. Ils y ont rendu hommage aux quelque 140.000 victimes de la bombe atomique américaine du 6 août 1945.
Cependant le rêve de Fumio Kishida de profiter de l'occasion de ce sommet pour lancer ensemble un message fort pour le désarmement nucléaire a toutes les chances de rester un voeu pieux. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France possèdent en effet des milliers d'ogives nucléaires, et les autres membres du G7, y compris le Japon, sont couverts par le "parapluie nucléaire" américain.
L'agenda du sommet sera aussi dominé par la Chine et la volonté des pays du G7 de diversifier leurs chaînes d'approvisionnement pour se prémunir contre le risque de "coercition économique" de Pékin. La France a toutefois assuré que ce ne serait "pas un G7 de la confrontation" mais "un G7 de la coopération et de l'exigence à l'égard de la Chine".