Le Brexit ne se fera pas "rapidement et sans douleur", avertit l'UE

es positions se sont tendues entre le Royaume-Uni et l'UE, notamment autour de la facture du Brexit.
es positions se sont tendues entre le Royaume-Uni et l'UE, notamment autour de la facture du Brexit. © AFP
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avec AFP , modifié à
Les positions se sont tendues entre le Royaume-Uni et l'UE, notamment autour de la facture du Brexit. 

Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, a prévenu mercredi que le Brexit ne se ferait pas "rapidement et sans douleur", alors que Londres et Bruxelles se crispent autour de la facture du départ. "Certains créent l'illusion que le Brexit n'aura pas d'impact matériel sur nos vies ou que les négociations pourraient être conclues rapidement et sans douleur", a regretté le Français, désigné par la Commission et les Etats membres pour les représenter à la table des négociations. 

L'épineuse question du règlement financier. Prêt "à toutes les options" sur l'issue des pourparlers, Michel Barnier a toutefois insisté que l'objectif restait d'obtenir un accord pour une sortie organisée. L'une des questions les plus contentieuses est celle du "règlement financier", la somme que l'UE exige du Royaume-Uni pour couvrir ses engagements. Ceux-ci sont relatifs au budget, au départ d'organismes comme la BCE ou la Banque européenne d'investissement, ou encore à la participation à des fonds européens comme celui en faveur des réfugiés en Turquie. 

Soit entre 40 et 60 milliards d'euros selon des estimations côté européen, 100 milliards selon le quotidien britannique Financial Times. "Il ne s'agit pas d'une punition ni d'une taxe de sortie", a expliqué Michel Barnier, qui s'est fixé pour objectif de se "mettre d'accord (avec Londres, ndlr) sur une méthodologie rigoureuse" de calcul. Mercredi matin, le ministre britannique en charge du Brexit David Davis a averti que son pays "ne paiera pas" 100 milliards d'euros et menacé de ne "rien payer" si aucun accord n'était trouvé.

Deux camps opiniâtres. Les deux camps se sont ancrés sur leurs positions à l'approche du début des négociations, attendu après les élections britanniques du 8 juin. Le ton s'est durci à Londres après un article du journal allemand FAZ rapportant qu'à l'issue d'un dîner la semaine dernière à Londres, Jean-Claude Juncker avait considéré que Theresa May était sur "une autre galaxie" au moment d'aborder ces négociations. Theresa May a répondu qu'elle se comporterait en "femme sacrément difficile". "J'ai noté que c'est une femme coriace", a rétorqué en conférence de presse le président de la Commission européenne.