Le "Barbs", la danse qui dérange l’Arabie saoudite

Le "Barbs" est devenu un phénomène en Arabie saoudite et plus largement dans le monde arabe.
Le "Barbs" est devenu un phénomène en Arabie saoudite et plus largement dans le monde arabe. © Capture d'écran Youtube
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Cette chorégraphie simpliste, créée par un artiste saoudien, cartonne chez les jeunes un peu partout dans le monde arabe.

C’est un énorme carton dans les pays arabes. La danse du "Barbs", inventée par le chanteur saoudien Majed el-Esa, se propage dans tout le Moyen-Orient, depuis sa mise en ligne en décembre 2015. Il s’agit d’une chorégraphie mélangeant des mouvements de hip hop et de break dance des années 1980, le tout sur une musique orientale revisitée, rapporte le Washington Post.

  • "Mets ton pied comme cela"

Le clip officiel a été vu plus de 20 millions de fois sur YouTube. Sans compter les milliers de reprises et parodies postées sur les réseaux sociaux. Les jeunes des pays arabes dansent même le "Barbs" en boîte de nuit. Bref, c’est un véritable phénomène.

La chorégraphie, qui rappelle un peu le Harlem Shake, est assez simple à retenir et à reproduire. Elle commence à la moitié du clip quand le chanteur dit "Mets ton pied comme cela". On voit alors l’homme avec une paire de chaussures rouges, qui commence à danser en faisant une sorte de pas chassé vers l’avant, tout en balançant sa tête d’avant en arrière comme une autruche.

Cette chorégraphie est volontairement simpliste et n’appartient à aucun style précis, comme l’annonce le titre de la chanson. En dialecte saoudien, "Barbs" signifie "désordonné" ou "dérangé". Et c’est bien ce qui embête la frange conservatrice saoudienne. Plusieurs éditorialistes ont vu dans cette danse une tentative d’occidentalisation de la jeunesse saoudienne.

A Abu Dhabi non plus, le "Barbs" n’est pas très apprécié. Surtout quand deux soldats en uniforme décident de se filmer en train de danser et postent leur vidéo sur les réseaux sociaux. Les deux hommes ont été arrêtés et conduits devant un tribunal qui les a condamnés pour manque de respect envers l’armée.

"Dans une région où les conflits sont nombreux, il n’est pas étonnant de voir la population chercher un moyen de s’évader. Et certains le font par la danse", écrit pour sa part l’éditorialiste Rym Ghazal, dans les colonnes du journal The National, d’Abu Dhabi. "J’avoue qu’au début, j’ai trouvé cette danse stupide, mais finalement je me suis pris au jeu et je me suis même retrouvé à 'barbser'".