La Turquie cherche par ses "provocations" à se poser "en victime"

Le ministre allemand de l'Intérieur accuse le gouvernement turc de chercher par ses "provocations" contre l'Europe à se poser "en victime".
Le ministre allemand de l'Intérieur accuse le gouvernement turc de chercher par ses "provocations" contre l'Europe à se poser "en victime". © OZAN KOSE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre allemand de l'Intérieur accuse le gouvernement turc de chercher par ses "provocations" contre l'Europe à se poser "en victime". 

Le gouvernement turc cherche par ses "provocations" contre l'Europe à se poser "en victime" pour peser sur le résultat du référendum sur l'extension des pouvoirs du chef de l'Etat, a accusé mardi le ministre allemand de l'Intérieur.

Référendum le 16 avril. Les dernières critiques du pouvoir turc "sont absurdes" et "n'ont qu'un objectif, placer la Turquie en position de victime pour susciter un mouvement de solidarité chez ceux qui se montrent peut-être critiques" à l'égard de l'objet du référendum du 16 avril, a déclaré Thomas de Maizière à la presse à Berlin.

"Cela devrait tous nous alarmer". Le président Recep Tayyip Erdogan a multiplié les attaques à l'égard de l'Allemagne notamment à la suite de l'interdiction de rassemblements de soutien à sa personne dans le pays. Il l'a accusée de "pratiques nazies" et s'en est aussi pris personnellement lundi à la chancelière Angela Merkel, l'Allemagne abritant selon lui des militants de la cause kurde et des putschistes présumés impliqués dans le coup d'Etat avorté du 15 juillet en Turquie. Ces accusations "sont sans fondements", a répliqué le ministre allemand de l'Intérieur. "Lorsqu'un pays tiers cherche à avoir une influence politique ici, cela devrait tous nous alarmer", a-t-il répliqué.

"Des comparaisons irrespectueuses avec le nazisme". Le ministre a reproché à la Turquie "de discréditer" l'Allemagne "par des comparaisons irrespectueuses avec le nazisme" et de chercher à "attiser les conflits intra-turcs chez nous", alors qu'une diaspora turque d'environ 3 millions de personnes vit dans le pays, dont 1,4 million sont habilités à voter le 16 avril. "Je le dis très clairement, il y a des limites très nettes à ma tolérance", a mis en garde le ministre, s'insurgeant aussi contre un rassemblement électoral pro-Erdogan il y a une semaine à Hambourg (nord), lors duquel le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a été vu faisant le salut de l'organisation des Loups Gris, un mouvement nationaliste turc radical, considéré en Allemagne comme dangereux par le Renseignement intérieur.

Des réunions pro-Edrogan à venir. Thomas de Maizière a réitéré qu'il n'était personnellement "pas favorable" à ce que des campagnes électorales pour des scrutins à l'étranger se déroulent en Allemagne, ajoutant que "cela vaut particulièrement" lorsque le scrutin en question "vise à valider une évolution éloignée de notre conception du pluralisme et de la démocratie". Il a toutefois confirmé que plusieurs réunions électorales pro-Erdogan pourraient prochainement se tenir en Allemagne, en vertu de la liberté d'expression, après que les autorités turques en ont dûment informé Berlin à l'avance.