La Russie suspend sa participation au budget du Conseil de l'Europe

La Russie a annoncé suspendre sa contribution budgétaire "jusqu'à la restauration totale des droits de la délégation russe".
La Russie a annoncé suspendre sa contribution budgétaire "jusqu'à la restauration totale des droits de la délégation russe". © AFP
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avec AFP , modifié à
La Russie a annoncé suspendre sa contribution budgétaire "jusqu'à la restauration totale des droits de la délégation russe", selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a informé le président du Conseil de l'Europe Thorbjorn Jagland que la Russie suspendait sa participation au budget de l'institution paneuropéenne, a annoncé vendredi la diplomatie russe.

Suspension de la contribution russe. Dans une conversation téléphonique, Sergueï Lavrov a déclaré à Thorbjorn Jagland que la Russie "ne contribuera pas au budget du Conseil de l'Europe jusqu'à la restauration totale des droits de la délégation russe" dans l'institution, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.

La Russie dénonce la "dégradation de la situation". Dans un autre communiqué, la diplomatie russe a dénoncé la "dégradation de la situation" au sein de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et la "campagne de persécution frénétique" visant les députés d'autres pays cherchant à normaliser les relations avec la Russie. "Sergueï Lavrov a informé le secrétaire général ce matin. Le secrétaire général étudie les implications de cette décision et en discutera avec le Comité des ministres la semaine prochaine", a commenté Daniel Holtgen, le porte-parole de Thorbjorn Jagland.

Privés de droit de vote après l'annexion de la Crimée. Les 18 députés russes de l'APCE, qui siège à Strasbourg, sont privés de droit de vote depuis avril 2014, en guise de sanctions après l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie. Après le vote de ces sanctions, les élus russes ont claqué la porte de l'hémicycle strasbourgeois, boycottant les travaux de l'Assemblée parlementaire auxquels ils n'ont pas participé depuis plus de trois ans. "Dans le même temps, la Fédération de Russie continue son travail significatif dans le Conseil de l'Europe", note toutefois le communiqué de la diplomatie russe.

Des désaccords anciens. Les frictions entre le Conseil de l'Europe et la Russie sont anciennes, l'organisation paneuropéenne ayant à plusieurs reprises accusé Moscou de ne pas faire assez contre la torture, les violations des droits de l'Homme en Russie, notamment en Tchétchénie. En retour, Moscou accuse régulièrement le Conseil de l'Europe d'appliquer une politique de "deux poids deux mesures" et d'avoir la critique sélective en concentrant le feu de ses critiques sur la Russie et pas suffisamment sur les Occidentaux.

La défense des droits de l'homme, principale mission du Conseil. Le Conseil de l'Europe rassemble 47 États, et plus de 800 millions de citoyens. Sa principale mission est la défense des droits de l'homme, de la démocratie et de l'État de droit, en s'appuyant notamment sur son bras juridique la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). L'APCE - dénuée de pouvoir législatif, mais destinée à favoriser le dialogue, notamment sur des questions liées à la démocratie et aux droits de l'homme - réunit quatre fois par an à Strasbourg 318 députés, issus des parlements nationaux des 47 pays membres du Conseil de l'Europe.