La Macédoine demande à la Grèce de faire respecter la loi à Idomeni

Dans le camp d'Idomeni où plus de 11.000 migrants se sont installés.
Dans le camp d'Idomeni où plus de 11.000 migrants se sont installés. © AFP
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avec AFP
La Macédoine rejette les déclarations de la Grèce qui l'accuse d'avoir fait usage de violences envers des migrants du camp d'Idomeni.

Il revient à la Grèce de faire respecter la loi et l'ordre dans le camp d'Idomeni, ont répondu les autorités macédoniennes à Athènes qui les a accusées d'usage excessif de la force lors de violents incidents avec des centaines de migrants dimanche. Plus de 11.000 migrants sont entassés à la frontière depuis sa fermeture totale début mars. La Grèce indiquait lundi compter sur son territoire 53.000 migrants et réfugiés.

"Coopération accrue" côté grec. "L'application de la loi et l'établissement d'un ordre légal, dans la zone frontalière, à l'intérieur comme autour du camp d'Idomeni, est essentiel pour prévenir de futurs incidents", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, publié dans la nuit de lundi à mardi. "Afin d'éviter à l'avenir de tels incidents, le ministre appelle à un engagement et une coopération accrue de la police et des autorités grecques chargées de la sécurité, ainsi qu'à une action de prévention et un partage en temps opportun de toute information pertinente permettant de décourager les manifestations violentes de migrants" à Idomeni. 

Accusations grecques. Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a accusé les Macédoniens d'avoir repoussé de manière "honteuse" des centaines de migrants qui tentaient de passer en force la frontière pour poursuivre leur chemin vers l'Union européenne. Mais, aux yeux du ministère macédonien des Affaires étrangères, "les forces de sécurité macédoniennes ont agi avec la plus grande retenue possible, avec responsabilité et professionnalisme" face à des "manifestations violentes et à des tentatives agressives d'importants groupes de migrants" de passer la frontière gréco-macédonienne.

Relations tendues. Les deux pays entretiennent des relations exécrables depuis la proclamation en 1991 de l'indépendance de cette petite république issue de l'ex-Yougoslavie. Athènes lui dénie l'usage du nom de Macédoine, qui ne peut à ses yeux que désigner la région homonyme du nord de la Grèce. Ses responsables n'évoquent que "Skopje" ou l'acronyme officiel onusien d'ARYM (Ancienne république yougoslave de Macédoine). La crise des migrants a ravivé ces vieilles tensions.