Lu Shaye 1:24
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : MARTIN BUREAU / AFP , modifié à
Au 424e jour de l'invasion russe en Ukraine, le gouvernement français a promis de fournir des bateaux, des autobus et des rails de chemin de fer à Kiev. De plus, La France a affiché samedi soir sa "consternation" après des propos de l'ambassadeur de Chine en France, qui a nié la souveraineté des pays issus de l'Union soviétique.
L'ESSENTIEL

Le gouvernement français a promis de fournir des bateaux, des autobus et des rails de chemin de fer à l'Ukraine, dont les infrastructures de transport ont été gravement endommagées par l'invasion russe. Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, qui a conclu dimanche une visite de quatre jours en Ukraine, a appelé les entreprises françaises, "dès maintenant", à "être au rendez-vous, notamment dans le secteur des transports".

Les informations principales :

  • La France a promis de fournir des bateaux, des autobus et des rails de chemin de fer à l'Ukraine
  • Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, était en visite dans le pays depuis quatre jours
  • Selon Clément Beaune, il faudrait 83 milliards d'euros pour reconstruire les infrastructures de transports en Ukraine
  • Le pape François a appelé dimanche à ne pas oublier les Ukrainiens confrontés à la guerre avant son départ vendredi en Hongrie
  • La France a affiché samedi soir sa "consternation" après des propos de l'ambassadeur de Chine en France, qui a nié la souveraineté des pays issus de l'Union soviétique

Selon le ministère français de la Transition écologique, "les dernières évaluations estiment à 383 milliards d'euros le coût de la reconstruction de l'Ukraine" dont 83 milliards rien que pour les infrastructures de transports. Clément Beaune "a pris l'initiative de réunir à son retour en France les dirigeants des principales entreprises françaises du secteur des transports pour accélérer leur mobilisation pour l'Ukraine", a ajouté le ministère dans un communiqué. En attendant, la France a promis de faire "don de bateaux pilotes" et de mobiliser "l'expertise technique d'HAROPA Ports (gestionnaire des ports de la Seine, NDLR) afin d'accroître les exportations de céréales". Elle enverra en outre "des bus supplémentaires à l'Ukraine pour assurer le transport scolaire, en plus de la trentaine de véhicules déjà livrés", selon le texte.

Et Paris s'est engagé "à fournir 20.000 tonnes de rails à l'Ukraine, pour reconstruire plusieurs centaines de kilomètres de chemins de fer" endommagés par les combats et bombardements, et "une dizaine de groupes électrogènes d'1,5 tonne supplémentaires, en plus de la vingtaine livrée dans les prochaines semaines aux chemins de fer ukrainiens". Enfin, "la France accueille 10 contrôleurs aériens instructeurs ukrainiens à l'ENAC (École nationale de l'aviation civile, NDLR) pour préparer la réouverture du ciel ukrainien", a précisé le ministère. "Depuis le début du conflit, la France apporte un soutien militaire qui est très important mais il y a aussi un soutien civil, y compris dans l'effort de guerre, qui est vital", a expliqué Clément Beaune, cité dans le communiqué.

Le pape appelle à ne pas oublier les Ukrainiens avant son voyage en Hongrie

Le pape François a appelé dimanche à ne pas oublier les Ukrainiens confrontés à la guerre avant son départ vendredi en Hongrie, un pays d'Europe centrale dirigé par le Premier ministre nationaliste et russophile Viktor Orban. "Je vous demande à tous de m'accompagner avec vos prières dans ce voyage" au "centre de l'Europe, sur laquelle continuent de s'abattre les vents glaciaux de la guerre, alors que les déplacements de tant de personnes mettent à l'ordre du jour des questions humanitaires urgentes", a-t-il déclaré à l'issue de sa traditionnelle prière dominicale en public place Saint-Pierre. "N'oublions pas nos frères et sœurs ukrainiens encore affligés par cette guerre", a-t-il affirmé.

Le pape s'est aussi adressé directement et "avec affection" aux fidèles hongrois : "Je sais que vous préparez avec beaucoup de zèle ma venue et je vous en remercie de tout cœur". La visite du pape François, récemment hospitalisé, dans ce pays de 10 millions d'habitants, dont quelque 39% de catholiques, sera marquée par la guerre en Ukraine voisine et la thématique migratoire. Le pape avait déjà fait une escale de sept heures à Budapest en septembre 2021, lors de laquelle il avait appelé les Hongrois à être "ouverts" à tous, alors que Viktor Orban mène une politique résolument anti migrants. Un mois après son hospitalisation pour une bronchite, la santé du pape argentin de 86 ans sera observée de près lors de cette visite, cantonnée à la capitale Budapest pour s'adapter aux conditions physiques de François, qui se déplace en fauteuil roulant.

Paris "consterné" par des propos de l'ambassadeur de Chine en France

La France a affiché samedi soir sa "consternation" après des propos de l'ambassadeur de Chine en France, qui a nié la souveraineté des pays issus de l'Union soviétique et a questionné l'appartenance de la Crimée à l'Ukraine. Interrogé vendredi soir sur la chaîne française LCI, Lu Shaye a estimé que les pays de l'ex-URSS "n'ont pas le statut effectif dans le droit international parce qu'il n'y a pas d'accord international pour concrétiser leur statut de pays souverain". Concernant la Crimée, un territoire ukrainien que la Russie occupe depuis 2014, il a déclaré : "Ca dépend de comment on perçoit ce problème. Il y a l'Histoire. La Crimée était tout au début à la Russie. C'est Khrouchtchev qui a offert la Crimée à l'Ukraine dans l'époque de l'Union soviétique."

Le diplomate chinois a appelé à arrêter de "chicaner" sur la question des frontières post-soviétiques. "Maintenant, le plus urgent est d'arrêter, de réaliser le cessez-le-feu" entre Russie et Ukraine, a-t-il estimé. Le ministère français des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué avoir "pris connaissance avec consternation" de ces propos, demandant à la Chine "de dire (s'ils) reflètent sa position, ce que nous espérons ne pas être le cas". L'Ukraine a été reconnue internationalement "dans des frontières incluant la Crimée en 1991 par la totalité de la communauté internationale, Chine comprise, à la chute de l'URSS comme nouvel Etat-membre des Nations unies", a insisté Paris, rappelant que l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 est "illégale au regard du droit international".

Si Pékin se dit officiellement neutre, le président chinois Xi Jinping n'a jamais condamné l'invasion russe ni même parlé au téléphone, jusqu'ici, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. A l'inverse, il s'est rendu il y a peu à Moscou pour y réaffirmer son partenariat avec le président russe Vladimir Poutine, aux allures de front anti-occidental. Lors d'une visite en Chine début avril, Emmanuel Macron avait incité Xi Jinping à "ramener la Russie à la raison" vis-à-vis de l'Ukraine et l'avait pressé de ne pas livrer d'armes à Moscou. Les deux chefs d'Etat avaient publié une déclaration commune dans laquelle ils s'engageaient à "soutenir tout effort en faveur du retour de la paix en Ukraine".