La France et l'Allemagne vont reproposer une taxe sur la finance

Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 18 novembre dernier à Berlin.
Emmanuel Macron et Angela Merkel, le 18 novembre dernier à Berlin. © Odd ANDERSEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon un journal allemand, Paris et Berlin vont proposer une taxe sur les transactions financières à l'échelle européenne.

La France et l'Allemagne vont chercher lundi à ressusciter l'idée de taxe sur les transactions financières en proposant que les États membres réduisent ainsi leur contribution au budget de l'Union européenne, a affirmé le journal allemand Süddeutsche Zeitung.

Les recettes "pourraient contribuer à un budget de la zone euro". Les ministres des Finances Olaf Scholz et Bruno Le Maire doivent présenter la proposition lors d'une réunion avec leurs homologues de la zone euro à Bruxelles, selon le quotidien bavarois lundi. D'après leur proposition écrite, dont le SZ a obtenu copie, la taxe (désignée par l'acronyme anglais FTT) pourrait être "un élément important" pour renforcer la cohésion de l'UE. Les recettes "pourraient contribuer à un budget de la zone euro", écrivent les deux ministres. Les pays participants auraient le droit de déduire le produit de la FTT qu'ils reversent de leur écot au budget de l'Union.

Un désaccord entre Paris et Berlin sur l'allocation de cette taxe. La proposition reprend l'architecture d'une taxe existant déjà en France, visant les transactions sur les actions d'entreprises pesant plus d'un milliard d'euros en Bourse. La Süddeutsche Zeitung fait état d'un désaccord entre Paris et Berlin, le gouvernement français préférant allouer cette taxe à un budget des 19 membres de la zone euro, tandis que l'allemand privilégierait celui des 27.

Une idée discutée depuis huit ans. L'idée d'une taxe sur les transactions financières est discutée à Bruxelles, sous différentes formes, depuis quelque huit ans. En plus de son apport aux finances publiques, elle est décrite par ses partisans comme une manière de limiter les excès de la spéculation sur les marchés financiers. Mais le projet suscite des débats qui ont été impossibles à trancher jusqu'ici, sur son assiette comme sur son taux. Et ses adversaires, dont certains États membres de l'UE, estiment qu'elle pourrait de plus nuire à l'attractivité des marchés financiers européens.